Moderna, le champion américain du vaccin anti-Covid a fait le point sur sa stratégie jeudi 8 septembre. Malgré le ralentissement de la demande de son vaccin, le groupe pharmaceutique peut se montrer très confiant.
Avant l’arrivée de Moderna, il fallait deux à trois ans au minimum pour mettre un vaccin sur le marché
Le grand public ignorait l’existence de ce groupe pharmaceutique il y a encore deux ans. Les spécialistes se demandaient même si ses inventions pourraient vraiment marcher un jour. Et puis tout le monde a été obligé d’admettre qu’avec leur technologie de l’ARN messager, les scientifiques de Moderna ont été les premiers à pouvoir concevoir en un temps record un vaccin anti-Covid. Avant cela, il fallait deux ou trois ans au minimum pour mettre un vaccin sur le marché. Pfizer/BioNTech d’un côté, et Moderna de l’autre, ont prouvé que l’on pouvait faire vite et bien, et ce dernier est devenu la star de la pharmacie. Depuis, l’excitation est un peu retombée et c’est pour donner tort aux sceptiques que la direction a repris la parole jeudi dernier. Moderna a un peu perdu de son éclat car certains se sont dits que le Covid allait passer et qu’on n’aurait pas autant besoin de ce laboratoire dans les années à venir. D’autres estimaient que la technologie d’ARN messager allait être maîtrisée par des concurrents et que cela allait fragiliser le groupe dirigé par le Français basé aux Etats-Unis Stéphane Bancel. C’est pourquoi le cours de Bourse a chuté de 66% sur un an.
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Moderna promet un vaccin plus efficace que tous les autres contre la grippe cet hiver et un autre contre la bronchiolite en 2024
Mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour Moderna. Si on prend de la hauteur, sa capitalisation boursière a augmenté de 662% sur cinq ans. Ensuite, Moderna maîtrise mieux que d’autres une technologie efficace dont le potentiel est gigantesque. Jeudi, le groupe a ainsi expliqué qu’il y avait dans les tuyaux une trentaine de vaccins pour lutter contre autant de maladies qui vont bien au-delà du Covid. Il promet par exemple un vaccin plus efficace que tous les autres contre la grippe dès cet hiver et un autre contre la bronchiolite en 2024. Moderna explique aussi qu’on n’en a pas fini du tout avec le Covid. On peut se protéger mais le virus est toujours là, il va muter et il faudra continuer de se protéger et donc de se vacciner. Le groupe pense aussi que sa technologie peut être utilisée pour des maladies non infectieuses comme des cancers, contre lesquels on pourra lutter avec des médicaments de plus en plus personnalisés. Enfin, la force principale du groupe est son argent : il a un trésor de guerre de 18 milliards de dollars, de quoi financer plein de projets à l’avenir.
David Barroux