Face à la recrudescence des contaminations au Covid, la France espère un vaccin plus efficace contre les sous-variants d’Omicron. Si la société de biotechnologies Moderna, promet un nouveau vaccin contre Omicron disponible dans quelques mois, il semblerait que cette solution ne soit pas viable à long terme.
« On ne sera pas protégé contre les prochaines formes du virus »
L’épidémie de Covid continue d’augmenter en France, avec 40 000 nouveaux cas par jour. C’est le double de contaminations par rapport à la semaine dernière. Si la fin des gestes barrière expliquerait en partie cette remontée, la baisse progressive de l’immunité vaccinale dans la population pourrait également en être la cause. Alors à la rentrée, une nouvelle campagne de doses de rappel de vaccins se profile a minima pour les personnes âgées et celles à risque. On se demande alors quels vaccins seront utilisés et s’ils seront adaptés au variant Omicron. En effet, annoncés pour ce printemps, les vaccins de nouvelle génération se font attendre. Pour l’instant, l’institut pharmaceutique Moderna, fait la course en tête, avec une nouvelle formule de son ARN messager qui viserait à la fois la souche initiale mais aussi le variant Omicron.
A lire aussi
Selon les premiers essais cliniques, ce nouveau vaccin multiplierait par 8 les anticorps contre Omicron, une protection doublée par rapport aux vaccins actuels. De quoi en faire un candidat idéal pour une dose de rappel. Le problème est que ce vaccin ne sera pas commercialisé avant des mois. Le généticien Philippe Froguel du CHU de Lille indique pourtant qu’il sera trop tard et que le nouveau vaccin de Moderna n’est pas une solution à long terme : « c’est une arme qui ne durera pas longtemps. On est toujours en retard par rapport aux prochains variants qui vont arriver. On ne sera pas protégé contre les prochaines formes du virus, et cela peut avoir des conséquences dramatiques pour les personnes à risque. Il faudrait une nouvelle génération de vaccins efficaces sur toutes les formes de Covid qu’il mute ou non ».
Des recherches sur un vaccin qui permettrait de produire des anticorps universels sont en cours
On évoque alors un vaccin bivalent contre la souche originel et Omicron qui se baserait sur plusieurs mutations de la protéine Spike. Le laboratoire Pfizer mène en ce moment des essais cliniques et indique que les données seront partagées et évaluées dans les semaines à venir. C’est donc une petite biotech du nom de PHylex Biosciences, aidé par l’Institut Pasteur qui semble la plus en avance. L’ARN utilisé par cette société permettrait au corps de fabriquer une structure qui ressemble énormément au coronavirus, et ainsi de produire des anticorps universels.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :