Chine : Pourquoi la puissance industrielle du pays inquiète les occidentaux

CHINE NOUVELLE/SIPA

La première phase de la montée en puissance de la Chine industrielle, est celle qui a été portée par la mondialisation des années 90 et du début des années 2000. Mais la Chine monte encore aujourd’hui, en puissance sur le terrain industriel et cela inquiète les Occidentaux.

La Chine est d’abord devenue l’usine low cost du monde. Les Occidentaux ont ouvert là-bas, des sites industriels pour profiter d’une main d’œuvre bon marché. La deuxième phase a commencé quand on a vu des groupes chinois produire eux-mêmes et à exporter des produits relativement basiques.

La Chine a remplacé les Japonais et les Coréens dans les téléviseurs ou les congélateurs, jusqu’à des produits plus sophistiqués comme des smartphones ou des ordinateurs. On a vu émerger des champions chinois comme Lenovo, Huawei ou Haier. Mais la menace a franchi un nouveau palier.

La Chine s’est imposée sur de nouveaux marchés

A quoi ressemble cette nouvelle concurrence chinoise ? Le made in China innovait peu. Il gagnait parce qu’il était moins cher. Mais aujourd’hui, on se rend compte que la Chine a profité de la révolution de la transition écologique pour s’imposer sur de nouveaux marchés comme les panneaux solaires, les éoliennes ou les voitures et batteries électriques.

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Les produits chinois sont toujours moins chers, mais maintenant, ils sont surtout plus innovants. Et c’est ça qui rend cette nouvelle concurrence très inquiétante. Les Chinois font la course en tête sur des marchés qui vont être durablement porteurs.

Il ne faut jamais s’avouer vaincu, mais la Chine a plein d’atouts. Le pays a un gigantesque marché intérieur, une forme de protectionnisme, des subventions plus ou moins discrètes qui nourrissent du dumping.

Le gouvernement chinois est un gouvernement parfois visionnaire

Il y a beaucoup de concurrence sur le marché domestique ce qui permet aux meilleurs de s’aguerrir. Et puis la Chine a un gouvernement qui par certains côtés est visionnaire. Ils se sont fixés des priorités. Ils avancent. Ils anticipent. Tandis que nous restons dans un mode trop réactif.

Sur le plan industriel, on manque de vision. Si l’Europe a dit « mort à la voiture à essence » , elle n’a pas préparé ce virage. On se fixe des objectifs vertueux, mais pas les moyens pour y arriver en étant sûrs qu’on pourra collectivement y gagner. Et puis on discute, on se divise entre Européens…

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En Europe nous avons la démocratie et l’Union, mais il faut que l’on apprenne à être aussi plus efficaces et sans doute un peu moins naïfs. Car à Pékin, on sait planifier et comme ce n’est pas une démocratie, mais un pouvoir fort et centralisé, les décisions sont imposées et quand ça marche : c’est très efficace !

David Barroux

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