Pourquoi BYD, le champion chinois de la voiture électrique, a signé un contrat avec Devialet, le spécialiste français du son ?
BYD a vendu plus de voitures électriques que Tesla
Devialet est une start-up d’une quinzaine d’années qui est devenue une PME mondialisée du son. C’est un groupe qui réinvente la hi-fi et qui exporte une version technologique du son très haut de gamme à la française un peu partout dans le monde. La start-up a commencé par son enceinte Phantom et depuis, elle a considérablement élargi sa famille de produits. Elle reste une petite entreprise qui ne réalise sans doute pas beaucoup plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais son expertise a séduit BYD, qui a décidé d’équiper ses véhicules électriques les plus haut de gamme, avec des haut-parleurs et des technologies Devialet.
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BYD a fait ce choix parce que Devialet propose des solutions de pointe. C’est ça qui doit permettre à BYD de se différencier et de monter en gamme. Ce n’est pas un petit acteur, c’est le champion chinois de la voiture électrique. Et la croissance est telle sur son marché domestique que son offensive à l’international est aussi puissante que l’an dernier. Il faut le savoir, BYD a vendu plus de voitures électriques que Tesla. Mais pour améliorer son image, le constructeur chinois a besoin de faire un peu plus envie. Les 16 haut-parleurs Devialet avec un son immersif peuvent aider. C’est donc Denza, la marque haut de gamme de BYD, qui est équipée par Devialet. En Chine, le groupe français réalise déjà 20% de son chiffre d’affaires.
Une stratégie qui rappelle celle de Intel Inside
Cela ne va pas rapporter des milliards, ni même des millions tout de suite. Mais pour Devialet, qui investit depuis 7 ans dans le développement de solutions dans l’équipement de l’automobile, c’est un contrat plus que symbolique. Il y a du chiffre d’affaires et cela va devenir une vitrine. Les concurrents vont regarder. Les consommateurs auront plus de temps pour tester la qualité dans des voitures qui deviennent des salons sur roues. Et pour Devialet, cela est majeur car le groupe veut être d’un côté un industriel qui développe et vend des produits, et de l’autre un acteur sur le marché de la licence. La start-up vend son savoir-faire à des fabricants de box télé, de téléviseurs ou de voitures qui intègrent ses technologies.
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C’est une stratégie qui rappelle celle de Intel Inside, qui génère des revenus récurrents avec de meilleures marges, car on n’assume pas le risque. Ce sont les partenaires qui nourrissent la croissance. Et avec BYD, Devialet trouve un partenaire qui a de vraies ambitions de croissance. Pour la France, qui manque de start-up industrielles, c’est aussi une bonne nouvelle. Cela veut dire que même à une échelle un peu modeste, on peut avoir des champions du luxe dans le monde du digital.
David Barroux