Le CES, le grand salon de l’électronique vient d’ouvrir à Las Vegas. C’est encore un évènement important pour le secteur, mais depuis le Covid, il n’attire plus autant.
L’heure de gloire du CES de Las Vegas a été entre 2015 et 2019
Pendant longtemps, le Consumer Electronic Show n’était qu’un salon professionnel consacré à l’électronique grand public. Au lendemain de Noël, les vendeurs de téléviseurs et de chaînes hi-fi venaient rencontrer les Sony, Philips ou Thomson de ce monde. On découvrait les nouveautés et on passait les commandes pour l’année à venir de gadgets qu’on allait vendre en boutique. Ensuite c’est devenu un salon plus tourné vers l’informatique et le numérique. On y a présenté le DVD, les nouveaux ordinateurs portables, les consoles de jeux et de plus en plus de smartphones et de logiciels. L’heure de gloire du CES a été entre 2015 et 2019, c’est aussi devenu le rendez-vous mondial des GAFA et des start-up, c’est un salon qui sonnait le retour de l’Amérique sur le devant de la scène de l’innovation. Le symbole des Etats-Unis redevenus bien plus qu’un marché.
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Mais aujourd’hui le salon a un peu perdu de sa force, pour deux raisons. La première, c’est que le Covid a provoqué l’annulation du salon en 2021, et en 2022 il n’y a eu qu’une jauge très réduite. On était passé de 170.000 participants en 2019 à 45.000 en 2022. La deuxième raison, c’est que la bulle tech et la deuxième bulle internet ont éclaté. Les capitalisations boursières des géants comme Amazon, Facebook Meta Google ou d’autres ont souvent perdu plus de la moitié de leur valeur. Les valorisations des start-up ont aussi chuté et elles ont plus de mal à lever des fonds. On est sorti d’une phase d’exubérance un peu irrationnelle.
Stellantis se lance dans les taxis-volants et a réservé son annonce au CES Las Vegas
Mais ce salon de Las Vegas conserve quand même un intérêt. Dans ce monde post-Covid, on se dit qu’il va y avoir moins de salons, mais que les salons les plus forts comme VivaTech organisé par Les Echos à Paris, vont garder une vraie pertinence. Vegas va accueillir cette année à nouveau plus de 100.000 visiteurs d’ici dimanche et aura encore plus de 2.000 exposants. C’est deux fois moins qu’en 2019 mais ça reste important. Et 200 start-up françaises contre presque 400 il y a quatre ans vont faire le déplacement. Il y a un peu moins de monde mais ce sont des acteurs qui jouent dans de plus en plus de secteurs. Au départ le CES, c’était le salon de l’électronique. Aujourd’hui c’est le sommet du digital et comme il y a du numérique dans tout, dans toutes les industries, on va y retrouver des groupes qui feront des annonces dans le transport, l’automobile, la santé, l’audiovisuel. Stellantis, le groupe qui possède entre autres Peugeot vient ainsi d’annoncer qu’il allait se lancer dans les taxi-volants en partenariat avec une start-up, et il a réservé cette annonce au CES de Vegas.
David Barroux