VivaTech : La France et l’Europe comblent leur retard dans l’univers des start-up

Crédit/ École polytechnique/J.Barande

VivaTech, le salon annuel consacré à l’innovation technologique est de retour à Paris Expo Porte de Versailles. Cet évènement devenu stratégique au fil des éditions souligne la présence de plus en plus grandissante d’un écosystème de start-up françaises et européennes sur le marché mondial.

La France et l’Europe peuvent se satisfaire d’avoir non pas des poids lourds mais des poids moyens

VivaTech, le salon des start-up, ouvre à Paris ce 15 juin. L’occasion pour nous de se demander comment se porte notre écosystème de start-up. Pour être tout à fait honnête, il y a 6 ans quand s’est tenu la première édition à Paris, rares étaient ceux qui croyaient que ce mondial des jeunes pousses arriverait à faire son trou. Pourtant désormais, ce salon est devenu un rendez-vous incontournable. Le mérite en revient aux organisateurs mais aussi et surtout à l’écosystème de la French Tech. En 2016, on n’avait pratiquement pas de belles start-up. On caricature à peine mais à part Vente Privée, Deezer et BlaBlaCar les leaders français étaient assez rares. Depuis, notre écosystème a grandi. On a vu s’imposer des acteurs comme ManoMano, Doctolib, Back Market qui revend des smartphones d’occasion, Exotec qui propose des entrepôts robotisés, Qonto dans la finance, Voodoo dans le jeu vidéo et plein d’acteurs dans le monde du logiciel. De plus, ce constat est le même au niveau européen puisqu’on compte presque 300 start-up valorisées plus de 1 milliard de dollars. C’est 10 fois plus qu’en 2014.

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Pour autant, il faut rester modeste, on est loin d’avoir atteint la taille critique. On a des start-up, des jeunes pousses très prometteuses mais en Europe à part Spotify ou Revolut, on n’a pas de géants mondiaux. On est loin des Amazon, Facebook et Google américains. L’Europe n’a pas non plus les Alibaba, WeChat ou TikTok chinois. Pourtant au regard d’une époque où on n’avait rien ou presque, on peut se satisfaire d’avoir non pas des poids lourds mais des poids moyens. Si, on est évidemment en retard, on a pris le départ. Le Vieux Continent est à nouveau dans la course. D’abord parce qu’il a des idées et des entrepreneurs. Ensuite ses pays comptent des talents et un marché. Enfin, on a réussi en France comme ailleurs en Europe à mettre en place des circuits de financement. Une start-up peut naître et grandir pleinement de notre coté de l’Atlantique .

Il manque une vraie Bourse européenne des valeurs technologiques

Malgré cela, il paraît difficile de faire un peu plus jeu égal avec les Américains. En effet, il sera compliqué de combler notre retard ou d’avoir autant de champions qu’eux. Pourtant on a de plus en plus de start-up de plus en plus fortes. Comme la base de la pyramide s’élargit année après année, on va finir par avoir au sommet au moins quelques très beaux acteurs. Il manque tout de même deux choses au continent. D’abord, il nous faut une vraie Bourse européenne des valeurs technologiques. Ce qu’on pourrait appeler un Nasdaq européen. C’est important car la Bourse permet de valoriser une entreprise.

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Quand on est en Bourse et que cela se passe bien, on peut attirer des talents ou racheter des concurrents en utilisant ses actions comme monnaie d’échange. Ensuite, il faut que tous nos grands groupes fassent leur révolution culturelle. Le tsunami numérique va impacter toutes les entreprises dans toutes les industries. Pendant longtemps, trop d’acteurs historiques ont méprisé les start-up ou ont eu peur de se faire uberiser. Aujourd’hui, il faut que les grands groupes apprennent à travailler avec les start-up qui peuvent être de vrais agents du changement. C’est d’ailleurs aussi à cela que sert VivaTech. C’est un point de rencontre entre les start-up et les grands groupes qui doivent devenir partenaires pour que l’on progresse collectivement.

David Barroux

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