Les ouvertures de Rossini, ou les vocalises de son Figaro dans Le Barbier de Séville, ont le don de nous redonner le sourire dès les premières notes. Mais, en dépit de sa réputation de bon vivant, Rossini est aussi capable de nous émouvoir. Entre rire et larmes, le compositeur reste l’un des représentants du bel canto italien. (voir notre TOP 5 en bas d’article)
Ses ouvertures joyeuses et rythmées dégagent une énergie immédiatement perceptible
Rossini. Son nom nous évoque tout de suite une énergie jubilatoire. Une rythmique efficace, couplée à un crescendo dynamique et orchestral, crée un effet entraînant irrésistible. A cela Rossini ajoute une mélodie facile à retenir, et abondamment répétée. Les ouvertures du Barbier de Séville, de Guillaume Tell ou de La Pie voleuse doivent leur succès à ces recettes d’écriture. Les situations comiques mises en scène dans nombre d’ouvrages lyriques, expliquent aussi bien-sûr la faveur du public envers les opéras de Rossini. Ainsi dans L’Italienne à Alger, la scène des “Pappataci” où le sultan se fait berner, rappelle à la fois la plaisanterie de la « Cérémonie des turcs » dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière et Lully, et le goût pour les quiproquos sur fond d’exotisme de L’Enlèvement au sérail de Mozart.
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Rossini s’appuie aussi bien sur la pyrotechnie vocale que sur des lignes mélodiques chargées d’émotion
La joie n’est cependant pas le seul sentiment qu’explore Rossini. Même si le rôle de Iago est moins sombre que chez Verdi, Rossini montre avec Otello ses possibilités expressives. La ligne vocale exhale le désespoir de Desdémone et la jalousie du Maure. Quant à ses œuvres religieuses, comme le Stabat Mater ou la Petite Messe solennelle écrits après que Rossini se soit retiré de la scène en 1830, elles restent imprégnées d’un caractère théâtral. En recherchant l’émotion par le chant, Rossini s’inscrit dans la tradition du bel canto, aux côtés de Bellini et de Donizetti.
Sixtine de Gournay
1) L’Ouverture de Guillaume Tell, la chevauchée finale (Orchestre Philharmonique de Tokyo, dir. Myung-Whun Chung)
2) Le Barbier de Séville, air “Largo al factotum” (Dmitri Hvorostovsky, Orchestre symphonique de Montreal, dir. Charles Dutoit)
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3) La Danza, tarentelle napolitaine (Louis de Funès répare sa Cadillac dans Le Corniaud)
4) L’Ouverture de La Pie voleuse (Orchestre de La Fenice, dir. Daniel Harding)
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5) La Petite messe solennelle, Kyrie (Gewandhaus de Leipzig, dir. Riccardo Chailly)