Festival du Livre de Paris : Le manga accuse le coup

istock

Le Festival du Livre de Paris ouvre ses portes ce vendredi 21 avril. Une fête pour les amateurs de littérature. Mais si les Français trouvent encore le temps de lire des romans, qui se portent comme un charme, il n’en est pas de même pour les mangas.

Les ventes du secteur du roman ont augmenté de 3% en volume au premier trimestre, cela représente presque 20 millions d’exemplaires pour le segment de la littérature générale. C’est ce qu’indiquent les chiffres trimestriels de GfK Market Intelligence.

Le marché a notamment été soutenu par la sortie du livre du prince Harry Le Suppléant, mais aussi par les romans de Pierre Lemaître ou de Melissa Da Costa. L’autre secteur en vogue, ce sont les ventes de livres de tourisme et de voyage qui ont bondi de 26%. Quelque chose me dit que les Français ont des envies de voir du pays.

Mais ce n’est pas la fête pour tout le monde, en particulier pour les mangas. Après les années d’ivresse, c’est l’effet gueule de bois. Au premier trimestre, les ventes ont chuté de 18% en volume sur un an, quand les livres jeunesse, par exemple, ne reculent que de 4%. Cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé pour ce loisir très apprécié des jeunes, mais aussi des amateurs de culture japonaise. Il s’en est vendu moins de 10 millions d’unités.

Les prix des mangas ont augmenté de l’ordre de 4% en moyenne

Le manga a d’ailleurs entraîné, dans son sillage, le marché de la BD dont les ventes ont reculé de 12% en volume sur un an. Le marché du livre a lui rétréci, toujours en volume de 3% sur les trois premiers mois de l’année. Alors pourquoi cette panne du marché du manga ? On pourrait se dire que c’est parce qu’il y a moins de nouveautés, mais ce n’est pas vraiment le cas.

A lire aussi

 

Les sorties restent nombreuses selon GfK Market Intelligence, mais le secteur a peut-être manqué de carburant malgré les poids lourds comme One Piece ou Demon Slayer. Le public a besoin d’un peu plus de temps pour adopter des nouvelles séries. Il y a aussi, sûrement, un effet inflation.

Alors que les prix des mangas ont un peu augmenté – de l’ordre de 4% en moyenne – les ouvrages ont pu rentrer dans la catégorie des achats superflus pour certains parents. Cette baisse intervient aussi après une première alerte l’an dernier. Les ventes de mangas n’avaient augmenté que de 2% à 48 millions d’exemplaires. Cela représentait un livre vendu sur 7, en France. Mais rassurez-vous, il n’y a pas péril en la demeure. En 2018, il s’était vendu en France, 15 millions de mangas soit trois fois moins que l’an dernier.

Pierrick Fay

Retrouvez tous les articles liés à l’actualité économique