Laurent Berger, Philippe Martinez : Le remplacement des leaders syndicaux tombe à pic pour l’exécutif

Chang Martin/SIPA

Laurent Berger passera la main à la tête de la CFDT le 21 juin prochain. Il sera remplacé par sa numéro deux, Marylise Léon. En pleine bataille sur la réforme des retraites, quelles conséquences ce changement peut-il avoir sur les luttes sociales dans le pays ?

Ce changement de leader va forcément faire bouger les lignes, d’autant que Laurent Berger n’est pas le seul à tirer sa révérence sur l’échiquier social. En trois mois, ce sont les têtes des trois principaux partenaires sociaux qui vont changer. A la CGT, c’est déjà fait. Sophie Binet a remplacé Philippe Martinez. A la CFDT, ce sera donc le premier jour de l’été. Quant au Medef, où Geoffroy Roux de Bézieux arrive au terme de son mandat unique, la date du passage de témoin est fixée au 6 juillet.

Au moment où l’Exécutif souhaite tourner la page des retraites et renouer le dialogue social autour du travail et du pouvoir d’achat, ce chamboule-tout social tombe à pic. Surtout que Laurent Berger a lui-même expliqué hier que le temps des journées de mobilisation touchait à sa fin [il a depuis appelé à une mobilisation massive le 1er mai NDR]. En clair, il invite Marylise Léon à passer à autre chose et à renouer avec la ligne réformiste de la CFDT.

Marylise Léon arrive dans un moment où l’agenda social est le plus fourni de ces dernières années

Le départ de Laurent Berger est donc une bonne nouvelle pour le gouvernement, en tous cas sur la forme. Le dialogue social ne sera plus parasité par les tensions qui pouvaient exister entre le chef de l’Etat et le secrétaire général du premier syndicat de France. Les discussions partiaires sur le « pacte de vie au travail » qu’Emmanuel Macron appelle de ses voeux pourront donc s’engager sur des bases saines à défaut d’être confiantes.

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Mais une interrogation subsiste, et elle est de taille. Quelle sera la marge de manœuvre de la nouvelle patronne de la CFDT à peine élue ? Face à l’agenda social le plus fourni de ces dernières années – avec au menu, l’emploi des seniors, la pénibilité, les carrières longues ou encore la question des rémunérations – souhaitera-t-elle prendre ses distances avec l’intersyndicale et conclure des deals avec le Medef et le gouvernement ? De la réponse à cette question dépend le climat social des prochains mois.

François Vidal

 

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