La réforme des retraites a finalement été promulguée le week-end dernier. Après trois mois de débats acharnés et de polémiques en tous genres, il en reste l’essentiel c’est-à-dire, le relèvement de l’âge légal de départ à 64 ans. Mais le prix à payer est plus élevé que prévu.
C’était l’objectif central de la réforme et il aura été atteint : l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Initialement, la réforme devait générer 18 milliards d’économies par an environ. Au final, on ne parle plus que de 12 à 13 milliards, ce qui ne devrait pas permettre de combler totalement le déficit du régime attendu en 2030. D’un point de vue politique mais aussi financier, le prix à payer sera in fine plus élevé prévu.
La différence correspond aux concessions que l’exécutif aura dû faire pour obtenir un accord à l’arraché. De quoi légitimer en apparence le discours du « tout ça pour ça », qu’on entend beaucoup depuis quelque temps. Mais il ne faut pas oublier que cette réforme, si impopulaire soit-elle, contribuera à préserver notre modèle social. Cela peut paraître paradoxal pour un texte qui repousse à 64 ans l’âge de départ à la retraite !
Le gouvernement s’apprête à présenter sa trajectoire budgétaire d’ici à 2027
C’est pourtant bien en restaurant les grands équilibres de notre système de pensions – qui pèse 350 milliards d’euros par an, soit 14% du PIB et plus de 40% des prestations sociales – que l’on pourra continuer à financer le reste de notre Etat-providence.
Dans un pays qui affiche un taux de prélèvements obligatoires de plus de 45%, parmi les plus élevés d’Europe, cumulé à un niveau de déficit et de dette publique hors norme, il n’y a pas vraiment d’option alternative crédible.
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Et il y avait urgence puisque le gouvernement s’apprête ces jours-ci à présenter à Bruxelles sa trajectoire budgétaire d’ici à 2027. Alors, bien sûr, la facture immédiate de cette réforme pour l’Exécutif et plus largement pour la cohésion nationale est très élevée. Le chef de l’Etat devra trouver ce soir, lors de son allocution, les mots et surtout la méthode pour renouer le dialogue. Mais l’obstacle, lui, a été franchi.
François Vidal