Pour financer l’industrie verte, Bercy propose de créer un « plan d’épargne avenir climat » à destination des moins de 18 ans, selon Les Echos. Sur le papier, le projet a de quoi séduire mais il s’agit là d’une fausse bonne idée et ce, pour plusieurs raisons.
Orienter l’épargne des Français vers des chantiers prioritaires pour le futur du pays semble frapper au coin du bon sens. Pour un Etat aux poches vides, c’est même une chance inespérée au moment où la transition écologique va nécessiter d’énormes investissements. Et d’ailleurs, les projets du même type se multiplient.
L’idée d’utiliser une partie des ressources du Livret A pour financer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires a ainsi été envisagée pendant un temps, et celle de flécher une quote-part de l’assurance-vie vers le financement d’infrastructures fait son chemin. Mais attention à ne pas aller trop loin. Car si les ménages ont accumulé une épargne record avec le Covid, leur compréhension des mécanismes financiers, elle, n’a pas progressé d’un iota. Elle reste toujours aussi limitée.
Le Livret de Développement Durable représente moins de 15% des encours
Je crains que les spécificités de ce type d’investissements échappent aux Français. Cela n’aurait rien d’étonnant dans un pays où l’Etat a toujours valorisé les placements les plus liquides, comme le Livret A, ou les plus sûrs, comme l’assurance-vie placée en obligations du Trésor. Investir dans des projets de long terme, c’est une tout autre affaire.
Cela nécessite d’accepter de bloquer son argent dans la durée et de prendre une part de risque. C’est-à-dire l’exact opposé. Alors, bien sûr, cela s’explique. Mais avant de lancer de nouveaux produits d’épargne verts, le gouvernement ferait déjà mieux de s’assurer que ceux qui existent remplissent leur office. A commencer par le Livret de Développement Durable (LDD) qui représente moins de 15% des encours. Ces encours s’élèvent tout de même à plus de 130 milliards d’euros et permettent de financer aujourd’hui, des projets ayant trait à la transition écologique.
François Vidal