Livret A : Après une collecte record en janvier, à quoi pourrait-il servir désormais ?

GILE Michel/SIPA

Les Français se sont rués sur le Livret A en janvier. Ils y ont déposé plus de 9 milliards d’euros, du jamais vu depuis 14 ans.

 

Le Livret A abrite plus de 500 milliards d’euros

C’est une très bonne nouvelle pour les épargnants, mais surtout pour la France. Les Français ont augmenté leur dépôt sur le Livret A dans de telles proportions – on parle tout de même d’un montant quatre fois supérieur à la moyenne – pour deux raisons. La première est pour profiter d’une bonne affaire. En passant de 2 à 3%, la rémunération de leur livret préféré assomme la concurrence. À commencer par l’assurance-vie moins liquide par nature et au rendement moins attractif désormais. Deuxièmement, parce que les ménages y ont vu le moyen de faire enfin fructifier le matelas d’épargne constitué pendant la pandémie qui dormait jusque-là sur leur compte courant. En clair, le Livret A est devenu le refuge idéal face à l’inflation. Un refuge qui abrite plus de 500 milliards d’euros désormais. Et ça, c’est une chance pour le pays !

 

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Le Livret A pourrait-il être l’instrument financier de la transition énergétique ?

L’argent déposé sur le livret A sert à financer le logement social. Et les besoins des organismes HLM sont bien inférieurs à cette somme. Le financement du logement social mobilise un quart à peine des encours. Ce qui signifie donc qu’une bonne partie de cette manne abondante et stable pourrait être utilisée pour d’autres projets. L’Etat réfléchit déjà à l’idée d’en utiliser une partie pour financer le renouvellement du parc nucléaire français. On parle d’une cinquantaine de milliards utilisés sous forme de prêt à long terme. Mais, au nom de l’intérêt général, on pourrait aller plus loin. Pourquoi ne pas envisager plus largement de faire du Livret A l’instrument financier de la transition énergétique ? Cela reviendrait à considérer ce placement comme une forme d’emprunt national rémunéré à 3% et destiné à la décarbonation de notre économie. Un objectif vertueux pour l’épargne des Français. A condition, bien sûr, qu’il soit assorti de la garantie de l’Etat.

François Vidal

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