Harry ne sera sans doute jamais roi d’Angleterre, mais il est incontestablement un roi en librairie. L’incroyable démarrage de son autobiographie baptisée en français Le Suppléant prouve qu’il a de fans. Le livre se serait déjà vendu en anglais à plus d’1,5 million d’exemplaires depuis son lancement mardi.
Harry a pris ses distances avec Buckingham Palace depuis 2020, il peut se permettre de témoigner avec moins de tabous
En France, Fayard, qui édite le livre, avait prévu un premier tirage de 210.000 exemplaires et a déjà lancé la réimpression de 130.000 unités. C’est mieux que le démarrage des autobiographies de Barack ou de Michelle Obama. C’est donc parti pour être un record du monde, mais il faut qu’Harry reste modeste. Il fait beaucoup moins bien que l’autre Harry, Harry Potter, dont l’ultime aventure s’était vendue à plus de 8 millions d’exemplaires aux Etats-Unis le jour de son lancement.
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Comment expliquer ce phénomène ? Harry de Sussex est une star, et une star mondiale. La famille royale britannique n’a pas de pouvoir. Ce sont devenus des peoples et ils sont très forts sur ce terrain. La mort de Diana, les funérailles de la Reine Elizabeth II… ce sont des événements couverts dans le monde entier. Et quand le Prince raconte sa vie, il joue avec les même codes que les stars des réseaux sociaux. Il n’y a pas de vrais scoops dans son livre mais il nous plonge un peu plus dans l’envers du décor, et comme il a pris ses distances avec Buckingham Palace depuis 2020, il peut se permettre de témoigner avec moins de tabous. Il fait fructifier son patrimoine en vendant son principal actif pour une avance de 20 millions paraît-il, mais il vend sa vie personnelle alors que d’habitude se sont les tabloïds qui font de l’argent sur son dos.
Le marché de l’édition est de plus en plus dominé par les best-sellers
La bonne nouvelle c’est qu’en cette période de révolution digitale et de séries télé, il existe encore de l’appétit pour le livre. Même si certains l’achètent en audiobook et si Harry et Meghan sont aussi des stars de Netflix et de Spotify, cela prouve que l’écrit garde une valeur. Cela démontre aussi que ce marché de l’édition est de plus en plus dominé par les best-sellers. Dans le top 10 des meilleures ventes de l’an dernier en France on trouve ainsi trois Guillaume Musso et deux Joël Dicker. Mais le livre le plus vendu est une BD, Le Monde sans fin (Dargaud), de Christophe Blain et de Jean-Marc Jancovici qui parle du climat et de l’énergie. Un ouvrage sérieux, pédagogique et ludique à la fois. Comme quoi, on n’achète pas forcément n’importe quoi en librairie !
David Barroux