Galette des rois plus chère : Les boulangers devront réduire leur marge pour rester compétitifs

Jacques Witt/SIPA

Emmanuel Macron a partagé hier une galette des rois avec les boulangers, comme le veut la tradition. Mais en 2023, il n’est pas sûr qu’ils vendent autant de galettes que d’habitude. Les Français en achètent environ 30 millions en année normale.

La galette des rois à la frangipane pourrait coûter au moins 10% plus cher

Avec la bûche de Noël et les œufs de Pâques, c’est une des grandes traditions culinaires françaises inspirées de notre calendrier chrétien. Mais cette année, les gourmands vont peut-être se serrer un peu la ceinture pour une raison simple, on est dans une période d’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat parce que les prix grimpent. La galette à la frangipane, comme à la crème pâtissière, risque de coûter au moins 10% plus cher. Le premier facteur c’est le prix de l’électricité. La hausse des factures énergétiques fait mal à tout le monde, mais particulièrement aux boulangers car ils doivent faire tourner leurs fours. Ils sont trop « gros » pour avoir droit aux tarifs réglementés des ménages (une hausse limitée à +15%), et trop « petits » pour avoir droit à des tarifs négociés.

A lire aussi

 

 

La facture électrique va grimper en moyenne de 30%, mais fera fois 10 chez certains. Comme dans le même temps, la farine affiche un joli + 25%, les œufs et le sucre + 50% et le beurre – qui représente la moitié du coût d’une galette – a fait lui + 70%. Les 33.000 boulangers sont dans une position très difficile. Car s’ils augmentent trop les prix, ils en vendront moins et s’ils n’augmentent pas beaucoup, ils risquent de le payer cher. Or la galette est un produit important pour les boulangers. Elle va se vendre surtout ce week-end. En janvier, c’est souvent plus de 10% du chiffre d’affaires et des marges.

 

Sur les galettes, les supermarchés seront plus compétitifs que d’habitude

Dans une boulangerie, le pain est le produit d’appel qui vous fait revenir tous les jours mais sur lequel l’artisan ne gagne pas beaucoup d’argent. La rentabilité se fait sur la pâtisserie. Les bonnes années, une galette représente plus de 50-60% de marge. Cette année ça sera sans doute 40% au maximum car il ne faut pas trop augmenter le prix de vente. Sinon, le risque c’est que les ménages achètent plutôt des galettes en supermarché. Car ils ont de très gros volumes et ont souvent négocié des prix il y a longtemps, ils seront donc encore plus compétitifs que d’habitude. Pour s’en sortir les boulangeries demandent une aide de l’Etat sur le front des factures électriques. Ils auraient aussi pu demander un chèque galette. On a bien eu un chèque carburant, un chèque covoiturage et un chèque pour réparer nos smartphones.

David Barroux

 

Retrouvez toute l’actualité Economie