Au micro de François Geffrier sur Radio Classique, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a évoqué la politique monétaire menée par l’institution ces derniers mois, dans un contexte économique particulier. Le pic d’inflation « semble passer » tandis que la croissance économique devrait se poursuivre.
« La croissance sur l’année 2023 sera au moins égale à ce que nous prévoyions en mars dernier, c’est-à-dire au moins 0,6 % », s’est réjoui François Villeroy de Galhau.
Selon l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France « réalisée auprès de 8 500 entreprises », l’économie française devrait poursuivre son embellie avec, au deuxième trimestre 2023, une « croissance faiblement positive » de 0,1 % du PIB (Produit Intérieur Brut) par rapport au premier trimestre.
« Nous sommes en train de passer le pic de l’inflation »
L’invité de François Geffrier s’est aussi félicité d’un « changement de tendance sur les hausses de prix de la part des entreprises ». En effet, 10 % des chefs d’entreprise ont augmenté leur prix au mois de mai, contre « 50 % il y a un an, au cours de la même période ».
Le ralentissement de l’inflation est notamment visible dans le secteur de l’énergie mais continue d’être préoccupant en ce qui concerne l’alimentation : selon une estimation de l’Insee (Institut national de la statistique), les prix ont continué d’augmenter de 5,1 % sur un an, en-deçà des 6 % observés en début d’année.
« C’est ça qui conforte notre analyse : que nous sommes en train de passer le pic de l’inflation en France et en zone euro. » L’inflation, provoquée par la guerre en Ukraine et les conséquences des politiques économiques mises en place pendant le Covid, devrait ralentir. La cible de la Banque de France restant une inflation « stabilisée autour de 2 % ».
Une actualisation des projections le 20 juin
Depuis l’été 2022, la Banque de France mène une politique monétaire musclée afin d’enrayer une hausse des prix généralisée. Au point d’attirer les critiques, notamment du secteur de l’immobilier, sur la hausse des taux d’intérêt : « le crédit immobilier a baissé en liaison avec le mouvement des taux d’intérêt », a-t-il reconnu.
Mais, la situation française est loin d’être alarmante, au vu de ce qu’il se passe chez « nos voisins européens ». Preuve que la politique monétaire mise en place depuis des mois semble porter ses fruits : « en Allemagne, les emprunts mensuels s’élèvent à 9 milliards d’euros contre 12 milliards en France ».
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Plutôt optimiste sur la situation économique française, François Villeroy de Galhau admet toutefois « se soucier de la productivité » et d’un « taux de chômage toujours à 7 % ». La réunion prévue le 20 juin prochain avec le ministre de l’Economie et « 3 personnalités qualifiées indépendantes » permettra d’actualiser les projections prévues par la Banque de France jusqu’en 2025. Avec pour seul mantra : « ne pas augmenter le surendettement des Français », a-t-il conclu.
Oscar Korbosli