40 ans que le tennis masculin attend une victoire française à Roland Garros, la dernière victoire remontant à Yannick Noah en 1983. Christophe Roger-Vasselin, demi-finaliste lors de cette même édition, est revenu sur la situation du tennis français au micro de Guillaume Durand dans Les Stars de l’Info sur Radio Classique ce jeudi 1er juin.
« 3 sur 28 » lance Guillaume Durand. C’est le bilan comptable des Français encore en lice à Roland-Garros (masculin et féminin compris) après deux tours de tournoi. « Comment expliquer que les deux numéros un français se soient fait jeter hier ? Il n’y aura probablement aucun Français en deuxième semaine », déplore-t-il.
« Une question de cycle » selon Christophe Roger-Vasselin, n’omettant pas de rappeler la génération dorée des Nouveaux Mousquetaires (Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Gaël Monfils).
Contraint de déclarer forfait pour son deuxième tour face à Holger Rune à cause d’une blessure au poignet, Monfils n’enflammera pas une nouvelle fois Roland Garros.
Christophe Roger-Vasselin a marqué les esprits en 1983, en battant Jimmy Connors, alors n°1
La situation du tennis français est-elle alarmante ? Pas totalement selon Christophe Roger-Vasselin, qui croit sérieusement aux chances de deux jeunes, Arthur Fils et Luca Van Assche, “qu’il espère voir rapidement dans les meilleurs mondiaux”.
Arthur Fils, 18 ans, vainqueur de son premier titre ATP à Lyon samedi dernier, a pourtant été éliminé dès son entrée en lice à Paris contre l’Espagnol Davidovich Fokina. Hier, ce dernier a également été le bourreau de l’autre espoir de 19 ans, Luca Van Assche. La preuve, selon Roger-Vasselin que « le renouveau n’est pas encore là ».
1983, L'exploit de Christophe Roger-Vasselin qui se qualifie en demi-finale de Roland Garros aux dépens de Jimmy Connors pic.twitter.com/bZ5dUTsjDg
— Perdants magnifiques (@TousPoulidor) March 12, 2023
Vainqueur en quarts de finale de Jimmy Connors, numéro 1 mondial de l’époque, à la surprise générale, Christophe Roger-Vasselin, alors 139e mondial, est finalement battu aux portes de la finale face à son compatriote et futur vainqueur, Yannick Noah (6-3, 6-0, 6-0).
Novak Djokovic, le meilleur exemple que les prédispositions naturelles sont cruciales
Mais, depuis cette victoire en 1983, il ne reste seuls quelques coups d’éclat sans lendemain. Guillaume Durand, un brin provocateur, s’est interrogé sur les maux profonds du tennis français : « Le problème vient-il de la fédération et de la direction technique ? » Pour Roger-Vasselin, tout est une question de don et de prédispositions naturelles : le numéro 3 mondial Novak Djokovic en est « l’illustre exemple ».
En effet, la Fédération de tennis serbe est bien modeste au regard de sa riche homologue française, qui compte 7 500 clubs et 1 million de licenciés (contre 156 et 2 500 pratiquants). « Il n’y a pas de recette miracle pour sortir des champions ».
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Selon Roger-Vasselin, il existe bien un paradoxe français puisque les deux derniers lauréats juniors de Roland-Garros sont Français (Gabriel Debru en 2022 et Luca Van Assche en 2021). Son fils, Edouard Roger-Vasselin, engagé en double mixte avec Alizé Cornet ce jeudi à 16h15, a d’ailleurs remporté le tournoi en double messieurs en 2014.
Pour l’ex-joueur, le successeur de Yannick Noah est peut-être déjà né : « Peut-être qu’il y a un jeune français, aujourd’hui âgé de 7 ou 8 ans, qui gagnera Roland Garros dans dix ans ».
Oscar Korbosli