Transmission des résultats en temps réel, diffusion d’images, accréditations des athlètes, les systèmes d’information sont au cœur du fonctionnement des Jeux olympiques, véritable vitrine à l’international pour le pays hôte. Et selon le directeur de la technologie de Paris 2024, les JO devraient être la cible de milliards de cyberattaques.
Paris 2024 risque « huit à dix fois plus que les Jeux de Tokyo » confie Bruno Marie-Rose, le directeur de la technologie de l’évènement. Ces menaces sont accentuées par la cyberguerre en Ukraine. Lors des précédents JO d’été à Tokyo, on a recensé 450 millions d’attaques.
Plus de 800 évènements par seconde peuvent ensuite générer un incident de sécurité, assure Christophe Thivet, le directeur de l’intégration technologique chez Atos, partenaire cybersécurité des JO de Paris. « Ça peut toucher les systèmes de diffusion des résultats au sein de la tribune des commentateurs. La hantise, c’est que le jour de la cérémonie d’ouverture ou le jour d’une compétition, les systèmes s’arrêtent » confie-t-il.
250.000 heures d’entraînement pour contrer ces attaques sont prévues dans le centre Atos de Madrid
Billetteries frauduleuses, des accès aux stades qui s’ouvrent ou qui se ferment de manière intempestive, pour détecter les menaces et y remédier, ces équipes vont analyser les réseaux sociaux et le dark web (le web clandestin NDR). Ils s’appuieront sur l’intelligence artificielle. Car les attaques peuvent venir du monde entier, comme explique Nicolas Arpagian spécialiste des risques numériques : « Pour s’introduire dans ces systèmes, voler des données, récupérer des volumes financiers, on peut avoir des services étatiques d’États-majors militaires, mais également des organisations criminelles ».
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D’ici aux jeux, la robustesse des systèmes va donc être mise à l’épreuve dans des centres de test. 250.000 heures d’entraînement sont par exemple prévues dans le centre Atos de Madrid, inauguré en début de semaine.
Léonard Cassette