C’est la rentrée pour un grand nombre de Français cette semaine. Le brassage de la population soulève des inquiétudes à propos de la circulation du Covid-19, qui n’est plus freinée par les gestes barrières. Cette circulation pourrait augmenter rapidement, alors que le virus continue à faire des morts.
L’épidémie semble stable mais encore 30 à 50 personnes décèdent de la maladie par jour
Les bureaux et les transports en commun se remplissent à nouveau et dans deux jours, ce sera au tour des salles de classe. Ce brassage de la population est idéal pour la circulation du Covid-19, qui a un peu été éclipsée cet été. Pour bon nombre de Français, le virus n’est plus qu’un lointain souvenir, surtout avec la fin des gestes barrières. Avec 4000 nouveaux patients positifs par jour, dont un tiers en Île-de-France, l’épidémie semble stable mais il reste des cas de décès : 50 ont été recensés hier. De plus, les chiffres sont largement sous-estimés selon l’épidémiologiste Antoine Flahault. En région parisienne, les tests PCR et antigéniques ont chuté de 40% depuis deux semaines. « On a un peu baissé les bras en terme de veille sanitaire et on a trop banalisé le virus », regrette-t-il, ajoutant « pourtant, la maladie circule encore et il y a des personnes vulnérables très âgées qui, malgré leur vaccination, sont mal protégées ».
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L’absence des gestes barrières et le brassage de la population avec la rentrée va provoquer une nouvelle hausse des cas de Covid
Dans son cabinet toulousain, le généraliste Jérôme Marty constate que les contaminations ne flambent pas mais ne baissent plus non plus. Signe que l’épidémie a atteint un plateau. Mais le médecin prévient que l’absence des gestes barrières et le brassage de la population va provoquer une nouvelle hausse des cas de Covid. « L’été n’a pas été mis à profit pour mettre en place des initiatives : par exemple, améliorer l’air intérieur, parce que le virus se transmet dans les lieux clos », explique Jérôme Marty. Reste une inconnue de taille : les variants. Pour le moment, c’est toujours le BA.5 qui est majoritaire mais le risque qu’il mute à nouveau existe, suffisamment pour provoquer une huitième vague à l’automne mais aussi contaminer ceux qui ont contracté la maladie quelques semaines auparavant.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister à partir de 01:05