Médecin agressé à Mulhouse : Ces violences qui découragent les praticiens

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Les cas de violence envers des médecins qui réalisent des consultations à domicile se multiplient. L’association SOS Médecins tire la sonnette d’alarme et demande des garanties de sécurité.

« La violence s’étend partout et pour des motifs vraiment futiles ! »

Un médecin s’est fait tirer dessus samedi dernier lors d’une consultation à domicile à Mulhouse. Un homme, furieux du temps d’attente, l’a visé avec un fusil à pompe factice, chargé avec des billes. Dans la foulée, l’association SOS Médecins, qui coordonne 3 millions de consultations de généralistes à domicile par an, a exercé son droit de retrait jusqu’à ce lundi à Mulhouse. Dans une profession déjà à bout de souffle, ces violences ne sont plus des cas isolés et elles se multiplient ces derniers mois. Un médecin braqué à Dijon en pleine visite à domicile, un autre frappé à Tours pour être arrivé trop tard, idem à Saint-Etienne ou à Pau. Ces agressions se déroulent même en dehors des quartiers dits sensibles, selon le docteur Serge Smadja, secrétaire général de SOS Médecins : « la violence s’étend partout et pour des motifs vraiment futiles ! C’est de la violence gratuite ».

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SOS Médecins souhaite un lien direct et permanent avec les forces de l’ordre durant les consultations à domicile

1300 docteurs adhèrent à SOS Médecins et pratiquent des visites à domicile. Dans les déserts médicaux, ils sont souvent l’unique recours pour les patients. Mais ces violences découragent les médecins et Serge Smadja craint que beaucoup ne jettent l’éponge. « La consultation à domicile est déjà en danger car c’est difficile et fatigant. On est isolé et en danger si on tombe sur quelqu’un de violent qui s’en prend à nous», soupire-t-il. SOS Médecins souhaite que des dispositifs soient mis en place, par exemple un lien direct et permanent avec les forces de l’ordre durant les déplacements. Ils demandent également que les peines pénales soient exemplaires pour ceux qui s’en prennent physiquement aux médecins.

Rémi Pfister

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