Après les médecins, les vétérinaires tirent la sonnette d’alarme. Menaces physiques et verbales, semaines à plus de 80 heures… Le métier n’attire plus et les professionnels se raréfient. Les chiffres sont alarmants : 40% des vétérinaires abandonnent cinq ans après la sortie de l’école.
Le vétérinaire se retrouve en quelque sorte responsable de la mauvaise santé de l’animal
A Paris, les vétérinaires signalent subir en moyenne deux agressions par semaine. Des violences verbales voire physiques qui se banalisent, le plus souvent au moment de l’euthanasie de l’animal, remarque Jacques Guérin, président du conseil de l’Ordre des vétérinaires : « il y a de la frustration par rapport à un échec et des émotions qui ne sont pas bien canalisées par le propriétaire de l’animal » . Le vétérinaire se retrouve en quelque sorte responsable de la mauvaise santé de l’animal. Chez les professionnels ruraux, un autre problème s’ajoute : la campagne n’attire plus. Seulement 10% des jeunes vétérinaires s’y installent. Ceux-là font face à une charge de travail insoutenable à cause du manque de postes, selon Jacques Gérin : « le vétérinaire rural doit répondre aux problèmes médicaux, sanitaires, à la prévention des maladies pour les animaux de la ferme ».
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Les vétérinaires ruraux peuvent travailler jusqu’à 80 heures par semaine
A cela s’ajoutent les services d’urgence la nuit ou le week-end. Les temps de transport et de travail s’accumulent donc dangereusement. « Ça peut aller jusqu’à plus de 80 heures par semaine”, poursuit-il. Il y a aussi les abattages de masse, imposés aux vétérinaires par l’Etat et très fréquents ces derniers mois à cause de la grippe aviaire. Des facteurs qui raréfient le nombre de vétérinaires en campagne. 40 % des vétérinaires abandonnent moins de cinq ans après avoir été diplômés.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister à partir de 06:15