Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour assurer notre sécurité lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024 ? Quel cadre poser à la vidéosurveillance améliorée par l’utilisation de l’intelligence artificielle ?
Ces caméras pourraient être expérimentées lors de la Coupe du monde de rugby en 2023
Le projet de loi « Jeux Olympiques » est arrivé à l’Assemblée nationale, hier soir. L’article 7 – qui prévoit le recours à la vidéosurveillance améliorée par l’intelligence artificielle – serait une première en Europe. Le sujet fait débat : la gauche et plusieurs associations attendent des « garanties pour nos libertés individuelles ». Des caméras de vidéosurveillance sont capables de repérer « un comportement suspect » grâce aux algorithmes. Ce nouvel outil pour les Jeux Olympiques, est encadré et proportionné, estime le rapporteur de la majorité Guillaume Vuilletet : « On a un système qui est aujourd’hui extrêmement contrôlé. On est sur le respect des libertés puisque tout cela sera conforme au Règlement général sur la protection des données, qui est un peu la bible de ceux qui contestent aujourd’hui. L’important est de réguler, accompagner, de contrôler ainsi que de respecter les libertés individuelles ».
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Mais des craintes persistent au sujet de la pérennisation d’un tel dispositif aux limites encore floues estime le député PS Roger Vicot : « Le texte dit simplement que la vidéo surveillance va cerner les comportements anormaux, mais elle ne nous dit pas ce qu’est un comportement normal et ce que l’algorithme va être amené à identifier. Le gouvernement envisage que les améliorations en matière de vidéosurveillance ou d’intelligence artificielle entrent dans notre droit, y compris après les Jeux Olympiques. Des professionnels de la vidéosurveillance se frottent les mains en disant : super, un nouveau marché s’offre à nous ». Si la loi est adoptée, ces caméras pourraient être expérimentées, par exemple, lors de la coupe du monde de rugby en 2023 qui devrait rassembler près de 600.000 spectateurs.
Charles Ducrocq
Ecoutez les explications de Charles Ducrocq à 4’40 :