Dérives sectaires : La secrétaire d’Etat Sonia Backès révèle que sa mère était scientologue

SYSPEO/SIPA

Les sectes font la une de vos journaux ce jeudi 9 mars, notamment celle de La Croix et du Parisien. Le gouvernement organise en ce moment les Assises nationales de la lutte contre les dérives sectaires.

 

Sectes : Les signalements ont augmenté de 86% depuis 2015

Une belle double page dans La Croix nous révèle que les dérives autrefois religieuses ont élargi leur champ : le spirituel, le bien-être, la médecine, les thérapies alternatives, l’alimentation bien sûr puisqu’il s’agit d’avaler tout cru des sornettes pour aller mieux. Et bien sûr, ces sectes se servent des réseaux sociaux. Depuis 2015 les signalements ont augmenté de 86 %. Dans Le Parisien-Aujourd’hui en France il faut lire ce matin le témoignage de Sonia Backès la Secrétaire d’Etat à la citoyenneté. Elle est passée de l’emprise à la lutte contre les dérives sectaires. Dans son bureau de la place Beauvau Sonia Backès raconte comment, avant d’être en charge des dérives sectaires, elle en a été victime. Sa mère est tombée dans la scientologie après un divorce douloureux et elle y est restée jusqu’à sa mort l’an dernier. La ministre avait 5 ans quand ses parents se sont séparés, explique-t-elle au Parisien. Sa mère avec qui elle vit en Nouvelle-Calédonie s’établit à Paris. Dépaysement total. Cette maman, professeur d’allemand se fait accoster dans la rue par des scientologues. Ils lui parlent doucement, sereinement, proposent un test de personnalité et vont l’aider. Sonia Backès explique au Parisien combien sa mère était vulnérable à l’époque : « il l’ont fait entrer [dans la scientologie] aussi facilement que dans du beurre ».

 

A lire aussi

 

Sonia Backès croise l’acteur américain Tom Cruise lors d’un colloque organisé par la Scientologie

Sonia est bientôt envoyée dans l’école privée de l’Eveil, une succursale fermée depuis. Elle devient la meilleure amie du fils du patron français de la scientologie, va à un colloque organisé à Paris où elle croise l’acteur américain Tom Cruise. On vit, on dépense, on parle scientologie. La secte a son vocabulaire, sa façon d’identifier les gens louches. Celui-là il est « 11 » : ainsi parle-t-on des gens dont il faut se méfier. L’intox va durer 8 ans jusqu’à ce qu’une copine ne sorte Sonia du déni : « Comme je commençais à poser beaucoup de questions et me rebeller, on m’a emmené au manoir de Saint-Hill, QG européen de la scientologie en Angleterre pour m’auditer ». Le fameux audit coûte 10.000 francs de l’époque. Sonia, qu’on va interroger, passer au détecteur d’émotions et de mensonges, prend peur et quitte le lieu, fait du stop pour rejoindre Londres. Elle appelle son père resté en Nouvelle-Calédonie, où elle se rend. Elle coupe les ponts avec sa mère pendant 5 ans. Plus tard, Sonia Backès passe un deal avec sa mère, elles se voient mais n’en parlent pas. Aujourd’hui la secrétaire d’Etat ouvre les Assises de la lutte contre les dérives sectaires, destinées à lancer un plan de 10 ans pour lutter contre les charlatans et autres gourous 2.0. Il y a du travail mais la ministre sait de quoi elle parle.

David Abiker

Retrouvez toute l’actualité Société