Comment retourner au contact des Français ? Le président se déplace aujourd’hui dans les Hautes-Alpes. C’est son premier déplacement en région depuis deux mois. Une visite qui s’annonce sous haute surveillance policière.
La visite du roi Charles III a été annulée
C’est peu dire qu’il y a de la nervosité. L’Élysée a donné les informations de la visite d’Emmanuel Macron au tout dernier moment afin qu’il y ait le moins de fuites possibles. La situation est tendue. Il y a déjà des activistes qui se sont donnés rendez-vous tout à l’heure, près de Gap, afin de perturber la visite. Officiellement, Emmanuel Macron vient annoncer le très attendu plan eau, pour lutter contre la sécheresse. Le déplacement est lourd de symboles. C’est l’occasion pour le chef de l’Etat, de montrer qu’il n’est pas dans un bunker, qu’il ne recule pas devant ceux qu’il appelle « les factieux ». Il veut surtout montrer un retour, un début de retour, à la normale. L’idée est de commencer à tourner la page. Il va parler de planification écologique et bientôt de réforme de la justice, d’avenir des armées, etc. Il n’y aura a priori pas de bain de foule, cela est trop risqué. Rappelons-le, la visite du roi Charles III a été annulée pour éviter d’offrir une tribune à ceux qui ont fait le choix de la contestation violente, quasi insurrectionnelle.
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Elisabeth Borne quittera Matignon demain, pour se rendre dans une école de la Nièvre
Car une partie de la colère dans la rue n’a plus rien à voir avec l’âge légal. Une minorité bruyante attaque maintenant la personne du président, les institutions, la police, la Vème république… Il y a un empilement, une confusion de slogans. Le président fait face à un dilemme : soit il évite la confrontation, car le pays est éruptif, soit, à l’inverse, il considère qu’il faut aller au contact des Français parce que le pays est éruptif. C’est comme cela, par le grand débat, que le chef de l’Etat était sorti par le haut de la crise des Gilets jaunes. La même recette fonctionnera-t-elle ? En tout cas, les deux têtes de l’exécutif semblent avoir fait ce pari puisque demain, c’est Elisabeth Borne qui quittera Matignon pour se rendre dans une école de la Nièvre. Un sous-entendu ? Il n’y a pas que les retraites dans la vie politique.
Marcelo Wesfreid