Voiture électrique à 100 euros par mois : Ce que cache cette promesse alléchante

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La voiture électrique à 100 euros par mois est une promesse de campagne d’Emmanuel Macron à laquelle le gouvernement tente de donner réalité. On parle de futurs conducteurs et pas de propriétaires, car le principe est, à ce tarif-là, de favoriser la location de ces véhicules non émetteurs de CO2 lorsqu’ils roulent.

Le principal frein à l’adoption des modèles 100% électrique reste évidemment le prix élevé, mais aussi le manque de bornes de recharges. Selon les informations des Echos, le gouvernement a finalisé le schéma. Elisabeth Borne veut s’appuyer sur les grandes sociétés de location automobile qui pratiquent la location longue durée ou la location avec option d’achat.

Ce sont elles qui négocieront les prix avec les constructeurs. De par leur taille et leur surface financière, elles pourront obtenir des tarifs de gros plus avantageux qu’un simple particulier. D’autant que plusieurs sociétés de leasing sont liés directement ou associés à des constructeurs. C’est leur métier, pas celui de l’Etat, a justifié un proche de Matignon. D’ailleurs l’idée de créer un organe public chargé de la négociation avec les constructeurs a été écartée.

L’accès à cette offre à 100 euros par mois sera conditionné aux foyers les plus modestes

Le dispositif sera mis en place à l’automne prochain, c’est en tout cas la promesse faite par Elisabeth Borne il y a quelques semaines. Lors de la présentation de son plan pour favoriser le développement des infrastructures, notamment pour la recharge, la première ministre avait évoqué cet horizon, pour une livraison des voitures en 2024.

Avant de vous précipiter, sachez quand même que l’accès à cette offre à 100 euros par mois sera conditionné. D’abord aux foyers les plus modestes et notamment à ceux qui doivent avaler beaucoup de kilomètres pour se rendre au travail.

L’Etat devra de nouveau mettre la main à la poche

Vous vous doutez bien que pour 100 euros par mois vous n’aurez pas une Tesla ni une Mercedes électrique, surtout que l’équation financière est difficile à atteindre pour deux raisons. D’abord parce que la hausse du prix des matières premières a pesé sur le coût de fabrication des batteries électriques, qui pèsent lourds dans la facture finale. Ensuite parce que la hausse des taux d’intérêts augmente de facto le coût du crédit et notamment le coût auquel les sociétés de leasing se financent pour acheter ces véhicules. La barre des 100 euros est donc difficile à tenir.

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Conscient de l’écueil, l’Etat va de nouveau mettre la main à la poche. Cela prendra sans doute la forme d’une subvention aux loueurs, pour un meilleur partage du risque. Elle s’ajouterait au bonus de 7.000 euros déjà accordé pour l’achat des véhicules. Quoi qu’il en soit, la date fixée par le gouvernement coïncidera avec les sorties attendues de plusieurs modèles très attendus, dont la R5 électrique et sans doute la future C3 électrique. Reste à savoir si la production sera suffisante pour répondre à la demande des loueurs.

Pierrick Fay

 

 

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