En 2022, la France est restée la championne d’Europe pour les investissements étrangers, selon le baromètre de l’attractivité du cabinet EY. Mais la dynamique est moins forte. L’enquête témoigne en tout cas de la vigilance accrue des groupes internationaux pour l’avenir.
L’engouement pour notre pays est en train de se tasser. L’Hexagone n’a attiré l’an dernier que 3% de projets en plus. Et, plus inquiétant, la moitié des sociétés étrangères installées en France ont reporté leurs investissements. Ce qui n’est jamais bon signe.
Ensuite, nous avons toujours autant de difficultés à attirer des nouveaux projets. Alors, la décision récente du taïwanais Prologium d’installer sa giga-factory de batteries à Dunkerque, constitue une brillante exception. Mais les extensions de sites représentent tout de même deux tiers des décisions d’investissement.
En 2022, seulement 38.100 emplois ont été portés par des entreprises étrangères
Les investissements étrangers créent moins d’emplois que dans les autres pays. En 2022, seulement 38.100 emplois ont été portés par des entreprises étrangères, soient 15% de moins qu’en 2021. En cause, selon EY, la législation sociale, jugée encore complexe, et le coût du travail.
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Que faudrait-il faire pour renforcer notre attractivité ? Il faudrait d’abord simplifier l’accès au terrain pour les nouvelles implantations. C’est un reproche que les investisseurs nous adressent régulièrement. En France, la construction d’un site prend trop de temps. La bonne nouvelle, c’est que la loi industrie verte en cours d’élaboration entend diviser les délais par deux.
Il faut évidemment poursuivre la politique de l’offre et les réformes économiques qui ont permis de changer l’image de l’économie française à l’international. Mais il faut aussi prendre garde de ne pas envoyer de messages parasites. Comme celui que vient d’adresser le gouvernement en mettant en scène une chasse à la fraude fiscale jetant l’anathème sur les grands groupes et leurs dirigeants.
François Vidal