Le gaz fait peau neuve grâce à l’accroissement des investissements

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Les Echos l’affichent ce matin en Une : le gaz vit actuellement une seconde jeunesse.

 

Le cabinet Roland Berger affirme que les investissements vont repartir en flèche dans les prochaines années

Entre la tension autour du gaz russe et la volonté d’investir massivement dans les énergies renouvelables pour se passer un jour des hydrocarbures, on pourrait penser qu’il faut moins investir dans le gaz pour en consommer de moins en moins… Pourtant, nous assistons au scénario inverse. Nous, Européens, consommons moins de gaz russe, mais de plus en plus de gaz de manière générale. Selon le cabinet d’études Roland Berger, les investissements vont repartir en flèche dans les prochaines années. Au niveau mondial, ils devraient s’élever à 50 milliards de dollars par an jusqu’en 2028, dépassant même les 100 milliards en 2025. À partir de 2029, cela retombera à seulement 20 milliards de dollars par an. Cependant, la production aura augmenté de 0,5 à 1% par an.

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Alors, comment expliquer ce paradoxe ? Nous avons tendance tous les ans – sauf pandémie ou crise économique majeure – à consommer de plus en plus d’énergie dans le monde. La part du gaz a eu tendance à augmenter et elle va continuer de progresser. Cela représente un quart de la consommation énergétique mondiale, pour des raisons simples. Le gaz est un peu moins polluant que le charbon et il y a de nombreuses réserves, c’est pourquoi il n’est pas si cher. Il y a même le biogaz, produit à partir de déchets agricoles, qui peut monter en puissance. C’est un gaz plus vert et renouvelable. Cette énergie s’avère très pratique car elle est transportable, stockable, pilotable et représente, donc, de nombreux avantages.

 

10% de la population mondiale n’a pas encore accès à l’électricité

En conséquence, je pense que cette seconde jeunesse du gaz est partie pour durer. Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, de nombreux Etats se sont engagés à consommer un jour moins de gaz. Mais le jour où le pic de consommation sera atteint, n’est pas pour tout de suite. Au mieux, cela sera en 2040 et peut-être même en 2050. Il ne faut pas oublier que 10% de la population mondiale n’a pas encore accès à l’électricité. Que partout dans le monde, notre consommation électrique augmente et que le gaz n’est pas destiné exclusivement à chauffer des radiateurs ou de la soupe. Il est également utile pour faire tourner des turbines qui produisent de l’électricité. Il y aura ainsi un investissement massif dans de nouvelles capacités de production et de transport de gaz, c’est le fameux GNL. Une fois que l’on aura l’infrastructure, on s’en servira, car l’énergie est une drogue dure et il est très difficile de s’en passer.

David Barroux

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