Inflation : Comment le gouvernement veut contrer la hausse des prix

NICOLAS MESSYASZ/SIPA

L’inflation a de nouveau accéléré en février, et c’est un sujet de préoccupation pour le gouvernement.

 

Inflation alimentaire : une hausse supplémentaire de 10 % annoncée

On parle beaucoup de la journée du 7 mars, et de « la France à l’arrêt » promise par les syndicats pour faire plier le gouvernement sur les retraites. Mais la hausse des prix inquiète tout autant l’exécutif. Car contrairement au relèvement de l’âge légal, dont les effets seraient très étalés, l’inflation pèse jour après jour sur le pouvoir d’achat et le moral des ménages. Sans que le gouvernement n’ait de levier pour agir. Jusqu’à présent, la hausse était portée par l’énergie, mais désormais, c’est l’alimentaire qui pèse le plus, avec une inflation proche de 15% en février. Et ce n’est pas fini : les distributeurs anticipent +10% supplémentaire au terme des négociations tarifaires, très tendues, qui s’achèvent aujourd’hui avec les industriels. Et là, pas de bouclier possible comme sur le gaz ou l’électricité. D’autant que le message de l’Etat est ambivalent : il veut à la fois garantir une meilleure rémunération des agriculteurs tout en demandant aux distributeurs de modérer leurs prix.

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Bercy assure néanmoins continuer de négocier un panier anti-inflation avec les grandes enseignes. Mais le projet doublonne avec les opérations promotionnelles, déjà nombreuses, des distributeurs. L’exercice risque donc d’être vain. Baisser la TVA n’est pas non plus une option : les effets seraient diffus, et l’addition trop élevée. Il reste des mesures ciblées, comme les aides aux banques alimentaires. Mais pour le reste, le gouvernement ne doit pas changer de cap : le soutien au pouvoir d’achat viendra d’abord de l’emploi et des entreprises. Et ça marche. En 2022, le pouvoir d’achat est resté quasi stable, malgré une inflation record. Un résultat obtenu grâce aux créations d’emplois, au succès de la prime Macron et aux baisses d’impôts, et la fin de la redevance télé notamment. Mais pour continuer, il va falloir augmenter encore le nombre d’heures travaillées. Ce qui passe, entre autres, par un relèvement de l’âge de la retraite.

Etienne Lefebvre

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