Le plan du gouvernement contre la fraude fiscale, présenté hier, a fait les gros titres. Même si ce plan a deux avantages, il ne faut cependant pas en exagérer la portée.
Le plan contre la fraude fiscale est d’abord un bon moyen de rappeler l’essentiel en matière d’impôt. C’est-à-dire que la priorité, dans ce domaine, doit être de s’assurer que chacun paie bien ce qu’il doit plutôt que de réclamer, comme le font les oppositions, une nouvelle hausse de la pression fiscale qui pèse sur les entreprises et les plus aisés pourtant déjà parmi les plus élevées au monde.
Le second avantage de ce plan, c’est qu’il va permettre de remettre un peu de rationalité dans un débat qui en manque cruellement. Avec la création d’un conseil de l’évaluation des fraudes annoncé hier, il ne sera bientôt plus possible d’avancer les chiffres les plus farfelus sur l’ampleur du phénomène.
Les emplois aidés sont dans le collimateur de Bercy
De quoi torpiller, enfin, le discours de tous ceux, nombreux pendant la dernière présidentielle, qui prétendent financer un politique de redistribution très généreuse grâce à cette manne supposée. Alors, ce plan ne répondra pas – à lui seul – à l’urgent besoin de redressement des comptes publics ? C’est plus que certain.
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D’autant que de nouvelles dépenses ont été annoncées ces derniers jours, comme les 2 milliards consacrés sur quatre ans au plan vélo ou le milliard promis pour la réforme des lycées professionnels. En clair, il va falloir trouver d’autres ressources, bien plus importantes, pour atteindre l’objectif affiché de réduction du déficit, qui pour mémoire doit passer de 5% environ cette année, à moins de 3% en 2027.
Bruno Le Maire a d’ailleurs levé un coin du voile hier sur l’ampleur des économies nécessaires l’an prochain. Les différents ministères devront réduire leur train de vie de 7 milliards. Ce qui est loin d’être anecdotique. Et parallèlement, les politiques publiques les moins efficaces seront mises à la diète. Les emplois aidés notamment seraient dans le collimateur de Bercy. Autant dire que le sujet est loin d’être épuisé.
François Vidal