Emmanuel Macron a donné, hier, le coup d’envoi à la réforme des lycées professionnels. Un dossier bien plus important qu’on pourrait le croire. On pourrait même se dire qu’il n’est pas du niveau d’un président de la République. Certains ne s’en privent pas d’ailleurs, et ils ont tort.
La réforme des lycées professionnels est bien une cause nationale, comme l’a qualifié Emmanuel Macron. D’abord, parce que cette filière pèse lourd dans notre système éducatif : près d’un lycéen sur trois y fait ses études. Améliorer le fonctionnement des 2 100 lycées professionnels, c’est donc relever le niveau de formation de 200 000 diplômés par an.
Ensuite, parce que cette filière est à l’abandon. Considérée comme une voie de garage, elle compte 30% de décrocheurs, tandis que 40% seulement des bacheliers professionnels trouvent un emploi dans les six mois. Il est donc plus que temps d’en faire un chantier prioritaire.
La rémunération des professeurs va augmenter
C’est aussi important que de mener à bien la création de France Travail, si le gouvernement veut se donner une chance d’atteindre son objectif de plein emploi d’ici à 2027. L’Exécutif entend mettre le paquet. Il y consacrera un milliard d’euros par an.
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Une manne qui servira en priorité à rehausser l’attrait de cette filière avec des formations plus qualifiantes, quitte à supprimer celles qui offrent le moins de débouchés. L’amélioration de l’insertion professionnelle sera aussi ciblée sur le modèle de l’apprentissage grâce à une offre des lycées plus en adéquation avec les bassins d’emploi locaux.
Quant aux professeurs, qui joueront un rôle clé dans le dispositif en devenant l’interface entre les élèves et le monde du travail, ils ne sont pas oubliés puisque leur rémunération augmentera. Alors bien sûr, ce vaste remue-ménage ne fait pas l’unanimité, notamment dans le corps enseignant et l’objectif de 100% d’insertion professionnelle paraît hors de portée. Mais l’ambition est là. Et ça, c’est déjà un immense progrès pour le parent pauvre de l’Education nationale.
François Vidal