Le gouvernement présente ce matin les contours de France Travail, le nouveau service national de l’emploi, censé favoriser l’atteinte du plein emploi promis par l’Exécutif. Les points-clés sont égrainés dans le journal Les Echos. Que faut-il en penser ?
France Travail, c’est à la fois une nécessité et un laboratoire. Un laboratoire parce que son élaboration est le résultat de huit mois de concertation. L’initiative est certes venue d’en haut, puisqu’Emmanuel Macron en avait fait une promesse phare de sa campagne. Mais toutes les parties prenantes du marché de l’emploi ont contribué à sa conception, comme une préfiguration de la nouvelle méthode de réforme plus collaborative promise lundi soir par le chef de l’Etat pour sortir de l’impasse post-réforme des retraites.
Mais ce nouveau service est surtout une nécessité. Maintenant que le taux de chômage est redescendu autour de 7%, la recherche d’emplois ne peut plus être un maquis dans lequel Pôle Emploi, les missions locales, les collectivités et les associations se marchent sur les pieds. Ou alors, on continuera à voir cohabiter les difficultés de recrutement des entreprises et un nombre de chômeurs supérieur à la moyenne européenne.
Le gouvernement envisage d’investir 2,5 milliards d’euros pour que France Travail fonctionne
Sur le papier, France Travail répond à cette nécessité en créant un mécanisme de pilotage efficace au niveau de chaque bassin d’emploi, permettant de faire dialoguer tous les acteurs de la chaîne. La réforme apporte deux solutions. D’abord, elle permettra de s’assurer que personne n’est laissé sur le bord de la route. Aujourd’hui 40% seulement des bénéficiaires du RSA sont inscrits à Pôle Emploi.
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Ensuite, elle devrait permettre aux chômeurs de bénéficier plus facilement des dispositifs nécessaires à leur retour vers l’emploi. En termes de formation ou d’aide à la mobilité, notamment. Et la bonne nouvelle, c’est que le gouvernement prévoit d’investir 2,5 milliards d’euros environ pour que tout cela fonctionne. Il n’est pas sûr que cela produise les centaines de milliers d’emplois supplémentaires attendus. Mais une chose est sûre, le jeu en vaut largement la chandelle.
François Vidal