Patrick Martin, le grand favori à la succession de Geoffroy Roux de Bézieux à la tête du Medef, détaille son programme dans une interview aux Echos. Un entretien riche d’enseignements, alors que les partenaires sociaux ont rendez-vous la semaine prochaine à Matignon.
L’élection à la présidence du Medef n’aura lieu qu’en juillet prochain, mais la victoire de l’actuel président délégué ne fait guère de doute. Ses prises de position peuvent donc se lire comme un avant-goût de la ligne qu’adoptera l’organisation patronale dans les discussions qui vont s’ouvrir.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Medef de Patrick Martin n’entend pas céder grand-chose sur le fond. Pas question d’accepter la conditionnalité des aides aux entreprises demandées par les syndicats salariés, ni de revisiter les ordonnances travail de 2017 et encore moins de remettre en cause la politique de l’offre.
Patrick Martin dessine quelques pistes sur la pénibilité et sur l’emploi des seniors
En clair, le Medef refusera que la reprise du dialogue entre l’Exécutif et les partenaires sociaux se fassent sur le dos des entreprises. Cela ne va pas faciliter le travail du gouvernement… D’autant que les représentants des salariés sont tout aussi fermes sur leurs positions.
Certains refusant même de discuter de quoi que ce soit d’autre que des retraites, d’ici à la prochaine journée de mobilisation le 6 juin.
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Alors, il existe quand même des motifs d’espoir. Patrick Martin dessine quelques pistes dans son interview : sur la pénibilité et sur l’emploi des seniors notamment. Deux sujets qui sont au cœur de l’agenda social à venir, mais aussi sur les mesures à mettre en œuvre pour assurer le retour à l’emploi des chômeurs de longue durée. C’est l’une des priorités du gouvernement.
Il rappelle également que les partenaires sociaux savent s’entendre, comme le prouve la signature récente de l’accord sur le partage de la valeur, mais il ne faudra pas être pressé, prévient-il. Le dialogue social demande du temps. Sans doute plus que le délai de 100 jours fixés par le chef de l’Etat.
François Vidal