Stellantis a présenté hier ses résultats annuels et affiche un nouveau record pour 2022. Des résultats qui sont exceptionnels à plus d’un titre.
Les bénéfices de Stellantis ont atteint un montant de 16,7 milliards de dollars
Stellantis est un groupe qui est né de la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat et Chrysler. L’an dernier, dans un contexte qui est resté difficile avec des pénuries de semi-conducteurs, des hausses de matières premières et des soubresauts économiques, le chiffre d’affaires de Stellantis a encore progressé de 18% et les bénéfices ont atteint le montant colossal de 16,7 milliards de dollars. En valeur absolue, c’est beaucoup. En termes de pourcentage en marge opérationnelle, le groupe dégage une marge à presque deux chiffres sur tous ses marchés. Au total, sa marge est de 13%. C’est encore une fois le niveau des constructeurs allemands du premium.
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Mais en même temps, est-ce que Stellantis n’est pas en retard dans l’électrique qui représente l’avenir ? Il est vrai que le constructeur a du retard sur Tesla. L’an dernier, Stellantis a vendu moins de 300.000 voitures électriques. C’est un million de moins que l’Américain qui est l’incontestable numéro un de ce segment en forte croissance. Mais il y a trois éléments à prendre en compte. Le premier est que le groupe connaît une croissance de 41%. Le deuxième est qu’en Europe, Stellantis a vendu plus de voitures 100% électriques que Tesla. Le troisième est que le groupe a commencé à fabriquer une Citroën C3 électrique en Inde cette année. Elle sera vendue très vite sur place, mais elle pourrait aussi être exportée vers l’Europe pour contrer les Chinois sur les voitures électriques d’entrée de gamme. Enfin, Stellantis a une vingtaine de modèles aujourd’hui, une dizaine de plus cette année et surtout le groupe va commencer à s’attaquer au marché américain avec de gros modèles et des véhicules utilitaires. Cette année, le constructeur aura des volumes et de la valeur dans l’électrique.
Stellantis n’est presque plus présent en Chine
Mais le talon d’Achille de Stellantis est la Chine, premier marché automobile au monde. Et c’est l’un des marchés qui pourrait être en très forte croissance cette année. De plus, la Chine est en pointe dans l’électrique donc cela va représenter beaucoup de volumes qui sont indispensables pour générer des économies d’échelles. Et c’est un pays dans lequel Stellantis n’est pratiquement plus présent. Les résultats prouvent que cela n’empêche pas au groupe, dirigé par Carlos Tavares, d’afficher des résultats records. Dans la zone Chine et Asie-Pacifique, le groupe a même réussi à améliorer très nettement sa profitabilité alors qu’il n’y vend à peine plus de 250.000 véhicules au total.
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En fait, le constructeur a aujourd’hui deux moteurs. Le premier est l’Amérique du Nord et le deuxième l’Europe. Le troisième sera le reste du monde, à savoir : l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique et le Moyen-Orient. Tout cela a vocation à générer beaucoup de croissance et autant de profits que les deux autres zones d’ici trois ans. C’est un pari difficile, surtout sans la Chine. Mais ce n’est pas un pari impossible. Le plus fou est que même si le groupe se porte très bien, il a encore de vraies marges d’amélioration de sa performance.
David Barroux
