Comme toutes les entreprises, la SNCF est victime de l’inflation. Par conséquent, la hausse des prix des billets est bien partie pour durer.
En 2023, les tarifs des billets de la SNCF ont progressé de seulement 5%
L’inflation n’épargne personne. Pour 2023, la SNCF a déjà fait un effort pour préserver le pouvoir d’achat des Français. Les tarifs du train n’ont progressé que de 5% en moyenne, c’est moins que l’inflation. La mauvaise nouvelle pour les utilisateurs, c’est que la hausse de cette année sera sans doute suivie de nouvelles augmentations dans les années qui viennent, et ce, même si l’inflation commençait à se calmer. La SNCF a plusieurs particularités. Tout d’abord, c’est une entreprise contrôlée par l’État, ce qui est rarement bon pour vos finances.
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En effet, l’État a tendance à dire d’un côté qu’il ne faut pas trop augmenter les prix des billets pour ne pas énerver les Français. Et de l’autre, le gouvernement fait pression sur la direction pour qu’elle accorde des hausses de salaires afin de ne pas trop énerver les cheminots qui risquent de faire grève, ce qui ne plairait pas non plus aux Français. Le résultat est que l’an dernier, la SNCF a accordé des primes et des hausses de salaires avec effet rétroactif, qui représentent environ +6%. De plus, les prix n’ont pas augmenté aussi vite que la base de coûts d’un groupe qui dépend beaucoup de l’évolution des prix de l’électricité. La SNCF, qui perd de l’argent et qui ne peut équilibrer ses comptes sans subventions, a perdu en compétitivité et il faudra bien compenser cette baisse en augmentant, un jour, les prix des billets. Mais ce n’est que la première lame. Il y a aussi une seconde lame dont on va connaître le tranchant cette semaine…
Le prix des péages pourrait augmenter de 8% l’an prochain
La SNCF ne représente pas que les trains. C’est aussi un réseau ferré géré par la branche SNCF Réseau. C’est cette branche qui propose le prix des péages que la SNCF Voyageurs et ses rares concurrents doivent payer pour emprunter ses rails. Le montant des péages est fixé pour trois ans par une autorité indépendante qui va devoir se mettre d’accord sur les hausses de tarifs pour 2024-2026. La mauvaise nouvelle, c’est que les dépenses d’investissements sont en hausse, car il faut entretenir et moderniser le réseau. Le coût des travaux est impacté très négativement par l’inflation. Il faut aussi considérer que les hausses de prix ont été faibles ces dernières années parce qu’il n’y avait pas trop d’inflation et parce que le gendarme du rail – qui valide les prix – ne voulait pas de hausses trop fortes pour attirer des concurrents de la SNCF. On a donc à la fois des péages qui n’ont pas assez augmenté, et des hausses justifiées à venir. Au total, le prix des péages pourrait augmenter de 8% l’an prochain et un peu moins les années suivantes. Et si les péages augmentent, il faudra bien faire grimper le prix des billets. Au final, si ce n’est pas le contribuable qui paye, c’est le passager.
David Barroux