CAC 40 : Malgré la guerre en Ukraine, les bénéfices des groupes français se sont envolés en 2022

Xavier Francolon/SIPA

Les entreprises du CAC 40 ont toutes annoncé leurs résultats annuels. Pourquoi, malgré le climat de crise, vont-elles si bien ?

 

Les entreprises françaises du CAC 40 ont dégagé 140 milliards d’euros de bénéfices cumulés en 2022

Il est vrai que nous sommes passés d’une crise sanitaire à une économie marquée par des pénuries et de l’inflation, le tout sur fond de crise géopolitique. Dans un tel contexte, on aurait pu s’attendre à ce que les performances de nos plus grandes entreprises soient pénalisées. Mais ce n’est pas du tout le cas, au contraire. En termes de chiffre d’affaires de bénéfices cumulés, cela reste à des sommets avec 140 milliards de profits et des revenus totaux de 1.700 milliards, c’est-à-dire une hausse de 20%. Comment expliquer ce paradoxe ? La guerre en Ukraine est plus une crise diplomatique et militaire qu’une vraie crise économique. Nous ne sommes pas dans une récession avec un effondrement de la demande, des usines ou des magasins vides et moins de chiffre d’affaires. Là, au contraire, partout les ventes sont en hausse. Cela s’explique par le fait que la conjoncture mondiale est loin d’être mauvaise. Il y a eu de l’inflation, c’est vrai, mais la force de nos entreprises aujourd’hui est que quand leurs coûts montent, elles arrivent à répercuter cela dans leurs prix de vente. Résultat, le chiffre d’affaires progresse plus vite en valeur qu’en volume. Comme l’inflation est en grande partie digérée, nos entreprises arrivent à préserver leurs marges et donc leurs profits grimpent en valeur absolue.

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Cette performance dit de nos grandes entreprises qu’elles sont fortes et c’est parce qu’elles sont fortes, parce que leurs produits ou services sont très demandés, qu’elles peuvent justement se permettre d’augmenter leurs prix sans trop affecter leurs ventes. On peut se dire que pour TotalEnergies ou Engie, il est difficile, voire impossible de se passer de pétrole ou de gaz. Mais toutes les autres sont dans des univers de concurrence sévère et pourtant, se portent très bien. C’est aussi le signe que depuis le début du siècle, notre capitalisme a réussi sa mondialisation. Nos grands groupes sont devenus de grandes entreprises mondiales. Dans le luxe, le BTP, les services, l’aéronautique et même dans l’électronique. Des acteurs comme LVMH, BNP Paribas, AXA, L’Oréal, Airbus, Vinci, Bouygues, Schneider, Danone, Michelin, Saint-Gobain notamment sont devenus des géants. C’est la preuve que la France n’a pas à rougir de ses champions qui vont pouvoir s’appuyer sur leur rentabilité pour consolider leurs performances.

David Barroux

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