La journée internationale des droits de la femme est l’occasion de faire le point sur l’égalité professionnelle. Où en est-on, alors que les index pour mesurer les écarts entre les deux sexes se multiplient ?
La France est championne du monde de l’égalité entre les femmes et les hommes au travail dans les grandes entreprises
On peut déjà dire que dans ce domaine, abondance de biens ne nuit pas. Car pendant des années, il y régnait l’opacité la plus totale. Il faut donc se réjouir que le gouvernement ait annoncé hier la création d’un nouvel indice qui ciblera l’égalité professionnelle dans la fonction publique. Quatre ans après la mise en place de celui visant le secteur privé, ce nouvel instrument permettra sans doute de faire bouger les choses. Ce qui est loin d’être inutile. Enfin, pas partout, puisque selon un autre indice, international celui-là, la France est tout simplement championne du monde de l’égalité entre les femmes et les hommes au travail dans les grandes entreprises. Seul bémol, la présence jugée insuffisante des femmes dans les organes de direction. Mais depuis le 1er mars, la loi impose de faire progresser la part des femmes dans les instances dirigeantes.
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Dans les entreprises de plus petite taille, la situation est cependant loin d’être aussi favorable. D’abord, parce qu’elles sont nombreuses à ne pas jouer le jeu de la transparence et notamment les plus petites évidemment, puisque rien ne les y oblige. Mais cela concerne aussi 30% des entreprises théoriquement soumises à l’index d’égalité professionnelle créé en 2019, c’est-à-dire celles qui emploient plus de 50 salariés. A cela, il faut ajouter un quart de ces employeurs qui ne respectent pas leurs obligations, selon l’institut des politiques publiques. De là à considérer que la mise en place de l’index n’a pas eu d’effet significatif, il n’y a qu’un pas, que l’institut franchit. De quoi en tout cas dépeindre une économie française coupée en deux en matière d’égalité professionnelle, Avec d’un côté, des grands groupes vertueux et de l’autre, une multitude d’entreprises à la traîne. Le problème, c’est que la grande majorité des Françaises et des Français travaillent dans ces dernières.
François Vidal