Alimentation : Certains légumes verts en boîte ou congelés pourraient manquer en rayon

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C’est la nouvelle crainte du moment. Les légumes en vrac, en conserve et en sachet risquent de manquer dans les supermarchés l’année prochaine, à cause d’un été anormalement sec et des contraintes des agriculteurs. Le secteur doit rester vigilant.

La météo a été très sèche cet été, ce qui pourrait faire chuter les rendements au moment de la récolte de 20 à 40%

Il est inutile de commencer à faire des stocks dès maintenant, au risque de provoquer des pénuries comme ce fut le cas pour la moutarde ou l’huile de colza. Mais bientôt, on risque de manquer de certaines variétés de légumes et les prix de certains produits pourraient monter en flèche. La menace d’approvisionnement porte surtout sur les légumes verts, les haricots, les épinards, et les petits pois par exemple. Il y a de la tension parce que la météo a été très sèche cet été et que beaucoup de champs ne sont pas irrigués. Et quand il y a une sécheresse en pleine période de récolte, les rendements peuvent chuter de 20 à 40%. Cela risque de peser sur les récoltes et la transformation des aliments pour être mis en boîte de conserve ou en sac de congélation. Ensuite, cet aléa climatique intervient après plusieurs périodes de confinement. Nous avons plus mangé à la maison, stocké et consommé de légumes en conserve, ce qui a réduit mécaniquement les stocks des industriels.

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Si les prix ne montent pas, la production française de légumes va chuter et les importations vont augmenter

L’autre explication est plus structurelle : la culture des légumes est plus risquée et moins rentable que celle des céréales. Pour certains agriculteurs, les légumes ne sont qu’une culture d’appoint et quand la situation se corse, ils ont tendance à se détourner de leur production. Si les prix ne montent pas, la production française chutera et comme dans plein de domaines, cela ouvrira la porte à des importations. Si les exportateurs arrivent à conquérir notre marché, ils auront plus de volumes et gagneront en compétitivité. Mais tout n’est pas perdu. Tout d’abord, la crise concerne surtout les légumes verts, pas tous les légumes. Ensuite, il y a des champs, des paysans et des industriels comme Bonduelle ou Daucy qui savent transformer et valoriser leurs produits. Le secteur peut encaisser une crise conjoncturelle et préparer un rebond. Mais à l’approche du pic de la saison de mise en boîte, il faut rester vigilant.

David Barroux

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