La France vit déjà sa 4ème canicule depuis le mois de juin. Une épreuve pour les agriculteurs, soumis à des restrictions d’eau dans plusieurs régions. Face à leurs plantations desséchées, certains n’hésitent pas à désobéir, arguant de leur survie. Dans ce contexte, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA estime que la « priorisation de l’eau » est indispensable.
Christiane Lambert : « C’est une année vraiment catastrophique »
La présidente du premier syndicat agricole français était l’invitée de la matinale de Radio Classique ce lundi 8 août, au micro de Gaël Giordana. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA a dressé un constat très alarmant de la situation des agriculteurs français : « le pire est déjà là, toutes les prairies sont jaunes et même parfois marrons. C’est une année vraiment catastrophique ». Elle assure que « l’agriculture paye un lourd tribut », lors de ces épisodes de canicules à répétition. Christiane Lambert, elle-même exploitante agricole, salue la décision du gouvernement de créer un comité interministériel de l’eau, pour en prioriser les usages. Elle explique que la gestion de l’eau en France est mauvaise : « l’Espagne stocke 25% de l’eau de pluie, alors que la France seulement 1,7% ».
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La situation est d’ailleurs si critique que des éleveurs comptent se séparer de bêtes dans leur cheptel, pour éviter d’acheter le fourrage destiné à les nourrir. En effet, après avoir puisé dans leurs stocks pour l’hiver, certains se retrouvent à court de nourriture pour les animaux, et n’ont pas la trésorerie pour le fourrage. Cela signifie aussi, selon Christiane Lambert, que la production de lait et de viande va baisser, et que les prix de ces produits vont augmenter. Autre situation d’urgence, celle de ces agriculteurs qui n’obéissent pas aux injonctions de restriction d’eau et qui arrosent malgré tout leurs plantations. La présidente de la FNSEA dit comprendre « que c’est un crève-cœur de voir toutes ces cultures dessécher et mourir », s’indignant du fait qu’on puisse « arroser les golfs », en arguant que « c’est indispensable pour leur équilibre économique ».
Béatrice Mouedine