L’opéra Boris Godounov programmé à la Scala de Milan fait polémique, l’institution se défend d’être pro-russe

Crédit: Teatro alla scala

La Scala de Milan est loin de « faire de la propagande » pour Vladimir Poutine en ouvrant sa saison avec l’opéra Boris Godounov du compositeur russe Modeste Moussorgski, a assuré mardi son intendant Dominique Meyer. L’institution est vivement critiquée pour cette programmation en pleine guerre en Ukraine.

 

Boris Godounov sera joué à la Scala de Milan sous la direction de Riccardo Chailly

Le consul ukrainien à Milan, Andrii Kartysh, avait demandé dans un courrier daté du 10 novembre à la direction de la Scala de « revoir » la programmation pour sa traditionnelle « Prima » du 7 décembre. Selon le diplomate, « La Russie utilise la culture pour donner du poids à ses affirmations de grandeur et de puissance » estimant donc qu’il existait, à cette occasion, un risque d’ « éléments propagandistes » en faveur du président russe Vladimir Poutine.

 

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« Nous ne faisons l’apologie de personne et certainement pas de M. Poutine, c’est ridicule ! », a déclaré Dominique Meyer en marge de la présentation à la presse de Boris Godounov, l’opéra phare de Modeste Moussorgski sur le tsar russe, basé sur le drame du même nom d’Alexandre Pouchkine, qui sera donné par la Scala jusqu’au 29 décembre sous la direction de Riccardo Chailly.

Dominique Meyer : « Anna Netrebko et Ildar Abdrazakov sont des artistes et pas des personnages politiques »

« M. Kartysh fait une erreur en attaquant des amis. Nous avons donné des preuves d’amitié, nous avons organisé un grand concert au profit des victimes de la guerre en Ukraine qui a rapporté 400.000 euros et nous avons accueilli des enfants de l’école de danse de Kiev et hébergé leurs parents », a ajouté l’intendant de l’institution milanaise. Rappelant que l’idée de l’opéra russe était venue il y a 3 ans, bien avant la guerre en Ukraine, Dominique Meyer a précisé : « Ils verront que les dictateurs ne s’en sortent pas si bien que ça dans cet opéra qui est une parabole sur la dictature ».

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Répondant aux critiques concernant la présence sur scène de chanteurs russes, le patron de la Scala a fait valoir que la basse Ildar Abdrazakov, qui interprétera le rôle-titre de Boris Godounov, ou la soprano Anna Netrebko, prévue pour un récital en mars à Milan « sont des artistes et pas des personnages politiques ».  Dominique Meyer a précisé au passage qu’en mars, la Scala avait écarté Valery Gergiev, réputé proche de Vladimir Poutine, et qu’il considère comme « Un grand artiste mais aussi un homme politique ».

Philippe Gault (Avec AFP)

 

 

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