« Tar » avec Cate Blanchett : L’actrice dément s’être inspirée d’une vraie cheffe d’orchestre

Chris Pizzello/AP/SIPA

Accusée de donner une mauvaise image des femmes de pouvoir et des lesbiennes dans son interprétation d’une cheffe d’orchestre ambitieuse et manipulatrice dans le film Tár de Todd Field, Cate Blanchett se défend de s’être inspirée de quiconque en particulier pour composer ce rôle.

Cate Blanchett nommée aux Bafta et aux Oscars dans la catégorie meilleure actrice

Déjà sacrée meilleure actrice à la Mostra de Venise en septembre et aux Gloden Globes en janvier pour son rôle de cheffe d’orchestre dans Tár, le film de Todd Field, Cate Blanchett est bien partie pour obtenir de nouveaux trophées dans cette catégorie aux Bafta (récompenses britanniques) le 19 février et aux Oscars le 12 mars. Mais le rôle interprété par l’actrice australienne fait l’objet de plusieurs critiques qui estiment qu’il donne une mauvaise image des femmes de pouvoir et des cheffes d’orchestre en particulier.

 

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Marin Alsop, qui s’est reconnue dans ce personnage de cheffe d’orchestre, présentée comme tyrannique et obsessionnelle, a fait part de son indignation. La maestra américaine avait même déclaré qu’elle s’était sentie « offensée en tant que femme, en tant que cheffe d’orchestre et en tant que lesbienne ». C’est également sur ce dernier point qu’avait réagi Alastair Macaulay, l’ex-critique de la danse du New York Times, qui a écrit que Tár est « un pseudo-documentaire qui se transforme en un film d’horreur lesbophobe ».

 

Cate Blanchett : « Je n’ai basé le personnage de Lydia Tár sur personne en particulier »

Soutenue par deux autres cheffes d’orchestre, la Britannique Alice Farnham et l’Australienne Natalie Murray Beale, qui l’a coachée pour ce rôle, Cate Blanchett a réagi à ces accusations lors d’un entretien accordé à la station de radio anglaise ClassicFM. « Je n’ai basé le personnage de Lydia Tár sur personne en particulier. J’ai autant pensé à Susan Sontag (essayiste et militante américaine, ndlr) en tant qu’intellectuelle publique, qu’à Alma Mahler ou n’importe quel chef d’orchestre contemporain » a-t-elle insisté.

 

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Concernant l’accusation de lesbophobie, l’actrice australienne précise que «Oui c’est un film très provocateur, mais c’est vraiment un examen de la nature corruptrice du pouvoir institutionnel. Cela affecte tout le monde, peu importe votre orientation sexuelle ou votre sexe » et ajoute : « Ce n’est pas vraiment un film sur la musique classique. Le personnage aurait pu facilement être un architecte ou un patron d’une grande banque ».Tár sortira dans les salles de cinéma le mercredi 25 janvier.

Philippe Gault

 

 

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