« Neneh Superstar » : La diversité dans la danse classique au coeur d’un film qui sort mercredi au cinéma

Crédit: Gaumont

Ce mercredi sortira en salle Neneh Superstar. Le film de Ramzi Ben Sliman raconte l’histoire d’une petite fille noire de 12 ans qui rêve de rentrer à l’école de ballet de l’Opéra de Paris et qui va redoubler d’efforts pour faire face aux préjugés et se faire accepter par la directrice de l’établissement.

Tár, Divertimento et Neneh Superstar en salle mercredi 25 janvier

C’est une grosse semaine pour les films consacrés à l’univers de la musique classique. Ce mercredi 25 janvier sort au cinéma le fameux Tár, avec Cate Blanchett en cheffe d’orchestre tyrannique et manipulatrice, ainsi que Divertimento qui raconte le parcours de Zahia Ziouani, la jeune cheffe d’orchestre d’origine algérienne qui a créé en 1998 l’orchestre Divertimento. L’intégration, l’inclusion et le respect de la diversité sont également les valeurs mises en avant dans Neneh Superstar, cette fois-ci dans le monde du ballet.

 

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Dans le film réalisé par Ramzi Ben Sliman, Neneh (jouée par Oumy Bruni Garrel, la fille de Valeria Bruni-Tedeschi et Louis Garrel) est une fillette noire de 12 ans confrontée aux discriminations et aux préjugés à son entrée à l’École de danse de l’Opéra de Paris. Sa directrice, incarnée par Maïwenn déclare au début du film : « Je ne crois pas qu’elle soit faite pour cette école, il s’agit de créer une uniformité esthétique pour le corps de ballet ».

Ramzi Ben Sliman : « il n’y a qu’à l’Opéra qu’il y a ces traditions tricentenaires, ces règles ultrastrictes »

Ce film vient en écho avec une prise en compte des questions de diversité à L’Opéra de Paris (ONP) depuis une dizaine d’années. Lors de son mandat comme directeur de la danse (2014-2016), Benjamin Millepied fut en effet le 1er à avoir critiqué ouvertement le manque de diversité à l’Opéra. « J’ai entendu très clairement en arrivant qu’on ne met pas une personne de couleur dans un corps de ballet parce que c’est une distraction », avait-il dit. Il y a 2 ans, dès sa prise de fonction, Alexander Neef, le directeur général de l’ONP, avait commandé un rapport sur la diversité et annoncé la future nomination d’un chargé de mission « diversité et inclusion ».

 

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Même si Ramzi Ben Sliman assure qu’il a entrepris son projet avant ces développements, il affirme qu’en France, « il n’y a qu’à l’Opéra qu’il y a ces traditions tricentenaires, ces règles ultrastrictes ».  Il connaît de près l’institution pour avoir monté en 2019 un court-métrage pour « La 3e scène » – la scène digitale de l’Opéra de Paris. Il dit avoir conscience qu’il s’agit d’un sujet « sulfureux », et tout en indiquant ne pas vouloir attaquer l’institution, précise que celle-ci n’a pas été mise dans la boucle, malgré une brève apparition de la danseuse étoile Léonore Baulac. Pour le casting, Ramzi Ben Sliman a sélectionné des petites danseuses qui passent toutes de vrais concours et auditions, et affirme que ce sont elles qui l’ont aiguillé vers Oumy Bruni Garrel car il n’arrivait pas à trouver une fillette noire de 12 ans ayant à la fois un bon niveau de danse et un jeu convaincant. L’adolescente, qui veut devenir avocate, espère que le film agira comme un déclic et que la situation pour les danseurs noirs « puisse changer car on en a besoin ».

Philippe Gault (avec AFP)

 

 

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