Alors que 2023 a commencé avec une nouvelle grève des médecins généralistes et que la crise de l’hôpital ne trouve pas d’issue, 1 Français sur 2 déclare avoir un accès compliqué, long ou partiel aux services de soin, selon le baromètre Elabe pour Les Echos, Radio Classique et L’Institut Montaigne.
Les patients les plus à plaindre vivent surtout dans les communes rurales et les petites agglomérations
Les chiffres sont alarmants : selon ce sondage Elabe, 1 Français sur 10 déclare n’avoir aucun accès aux soins près du domicile, et 51% se plaignent d’avoir un accès « compliqué, long ou partiel » à l’hôpital, mais aussi aux cabinets de médecins généralistes ou spécialistes. Ce phénomène s’est d’ailleurs fortement élargi, en hausse de 19% depuis octobre 2021. Seulement 19% des Français assurent avoir un accès « facile et rapide » à ce dont ils ont besoin. Les patients les plus à plaindre vivent surtout dans les communes rurales et les petites agglomérations, et chez les Français qui ont du mal à boucler leurs fins de mois. La proportion des Français qui estiment que le système de santé fonctionne mal est légèrement au-dessus de la majorité, 53%. Des données qui tranchent avec le contexte de la crise Covid, pendant laquelle l’opinion avait majoritairement salué l’efficacité et l’utilité du système de santé.
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D’un point de vue politique, les électeurs de Marine Le Pen (66%) et dans une moindre mesure de Jean-Luc Mélenchon (55%) sont plutôt critiques vis-à-vis du système de santé, tandis que ceux d’Emmanuel Macron ont un regard plus positif (59%). Le dernier clivage est générationnel : les plus jeunes (18-24 ans) estiment en majorité qu’il fonctionne bien (58%) mais la critique augmente avec l’âge (jusqu’à 60% fonctionne mal chez les 65 ans et plus). On retiendra de cette étude que pour les Français, les principales causes des problèmes actuels du système de santé sont liées au manque de moyens que l’Etat accorde aux hôpitaux, à la pénurie de soignants et de médecins dans les zones rurales, aux conditions de travail trop difficiles des soignants et au fait que les gens vont « trop facilement aux urgences ».
Béatrice Mouedine