Santé : Les déserts médicaux, une « bombe à retardement » pour les patients

istock

En déplacement en Mayenne, Emmanuel Macron veut s’occuper du problème des déserts médicaux. Pour réduire le risque pour les patients, le milieu médical réclame notamment une meilleure répartition des médecins sur le territoire.

Dans les déserts médicaux, l’espérance de vie est réduite de deux ans, selon Maxime Lebigot

Emmanuel Macron est en déplacement à Château-Gontier en Mayenne aujourd’hui, accompagné par le ministre de la Santé François Braun. Le département, troisième désert médical de France, est particulièrement impacté : 1 Mayennais sur 5 n’a pas de médecin traitant : c’est un record en France. Le président participe aussi à un Conseil National de la Refondation consacré à la santé à Craon. En janvier dernier, le gouvernement avait annoncé une aide de 80 millions d’euros pour la reconstruction de l’hôpital de Laval mais les besoins sont encore énormes car les cabinets libéraux ferment les uns après les autres. Pour une simple consultation, les délais peuvent atteindre deux semaines. « C’est une bombe à retardement pour les patients et deux ans d’espérance en vie en moins dans les zones sous-dotées », se désole Maxime Lebigot, infirmier à Laval. Dans les endroits sans médecins traitants, le risque de faire un AVC est 25% plus important, regrette-t-il : « on aura des situations de patients qui meurent chez eux ».

A lire aussi

 

 

30% des patients mayennais se font soigner dans d’autres départements de l’Ouest qui attirent plus de médecins. Pour freiner ce phénomène, il faut mieux réguler les installations et « ne pas accepter de conventionner un médecin dans une zone déjà surdotée », martèle Laure Artru, vice-présidente de l’Association Contre Les Déserts Médicaux. Autre piste : instaurer « deux années de service civique où les médecins travailleraient transitoirement dans un lieu où ils ne veulent pas vivre ».

Le gouvernement veut un praticien pour 1.000 habitants d’ici 5 ans

Pour Gilles Noël, vice-président de l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF), le problème est aussi que les étudiants en médecine ne sont jamais confrontés à la campagne. Il veut faire en sorte que les stages des étudiants ne soient plus uniquement sur les lieux de formation. « On demande des stages en milieu rural avec un accompagnement au logement et à la mobilité », insiste-t-il. Le gouvernement souhaite atteindre l’objectif d’un praticien pour 1.000 habitants d’ici 5 ans. Pour cela, il faudrait 6.000 médecins supplémentaires uniquement dans les bassins de vie ruraux.

Rémi Pfister

 

Retrouvez le reportage de Rémi Pfister à partir de 0:20

Retrouvez toute l’actualité Société