Le monde de la santé est en colère et il le fait savoir une fois de plus. Aujourd’hui et demain, les médecins libéraux sont appelés à fermer leur cabinet pour obtenir une hausse du prix de la consultation. Un mouvement de grève rarissime, qui s’annonce très suivi.
Après l’effort consenti pour l’hôpital, les médecins libéraux estiment que leur tour est venu
C’est une très mauvaise nouvelle. Au moment où l’épidémie de grippe démarre et où celle de Covid se rappelle à notre bon souvenir, nous n’avions vraiment pas besoin de cela. C’est la promesse d’un accès aux soins plus difficile et d’un encombrement accru des services d’urgence, alors que les cas de bronchiolite commencent à peine à refluer. Et le problème, c’est que le bras de fer ne fait que commencer. Car ce que veulent les médecins c’est avant tout une revalorisation importante du tarif de leur consultation qui devrait aller pour certains jusqu’à un doublement, à 50 euros. De quoi effacer cinq ans de surplace et une année d’inflation, et aussi accessoirement, ramener le barème français dans la moyenne européenne. Après l’effort consenti pour l’hôpital, les médecins libéraux estiment que leur tour est venu.
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La médecine généraliste attire de moins en moins
Une telle revendication a-t-elle une chance d’être satisfaite ? Un doublement est largement au-dessus des moyens d’une Sécurité sociale qui affichera un déficit de 18 milliards d’euros cette année. Pour autant, il est clair qu’une revalorisation de la médecine de ville s’impose et tout particulièrement pour les médecins généralistes. Une profession de moins en moins attractive. Depuis dix ans, elle a perdu 6% de ses effectifs et pas seulement dans les déserts médicaux. Dans les grandes villes aussi, les vocations sont moins nombreuses. La faute à un prix de l’acte médical qui couvre à peine le coût de l’exercice. En clair, le gouvernement devra lâcher du lest et il y est prêt. Mais il ne le fera pas sans contreparties, du côté des gardes notamment. Toute la difficulté sera de trouver le point d’équilibre entre les demandes des deux parties. Autant dire que le mouvement qui se déroule aujourd’hui et demain ne restera pas isolé.
François Vidal