Les Français sont accros aux paris en ligne : c’est à la une du Parisien-Aujourd’hui en France. Les sommes engagées pour la Coupe du monde au Qatar sont déjà astronomiques. La situation embarrasse l’Etat et même les opérateurs de jeu.
36% des Français veulent miser de l’argent sur la compétition, affirme Le Parisien
La Coupe du monde au Qatar décuple l’envie de jouer et de parier des Français. « Ceux qui encourageaient au boycott ont perdu leur mise », explique le journal qui rappelle ce sondage, réalisé au début de la compétition : 36 % des Français ont l’intention de miser de l’argent sur les matchs. C’est énorme et ça augmentera si la France se qualifie pour les quarts de finale. 600 millions d’euros ont déjà été engagé par les parieurs, soit 200 millions de plus que les paris engagés l’an dernier pour l’Euro 2020 et 300 millions de plus que les sommes jouées en 2018 pour la dernière Coupe du monde en Russie. Evidemment, tout le monde est un peu gêné. L’Etat, schizophrène, profite directement de la manne des jeux mais essaie de prévenir les addictions. Les opérateurs de jeu sont aussi embarrassés car ils préfèrent avoir des joueurs misant des petites sommes que des joueurs à fortes sommes – et à gros problèmes.
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En moyenne, un parieur mise 240 euros par mois
Les associations, elles, savent qu’un seul pari suffit pour basculer dans l’addiction : « c’est comme la drogue », explique l’addictologue Laurent Karila. « Isolement, dépression, tentatives de suicide, problème de couple, séparation ». Selon le médecin, 15 % des parieurs sont concernés de près ou de loin. Quant au profil du parieur, Le Parisien en dresse le portrait robot : 18-35 ans, actif, vivant en milieu urbain, masculin (dans 85% des cas), fan de sport et en particulier de football, mais aussi de jeu vidéo, d’automobile et de jeux de cartes. Il n’écoute pas Radio Classique mais plutôt de la musique urbaine, explique poliment le journal, et il mise en moyenne 240 euros par mois. Ce qui représente 2.400 euros par an soit presque deux Smic nets. Les Français sont joueurs, mais ils sont également généreux selon Les Echos. En 2021, la hausse des dons s’est poursuivie, mais plus lentement et avec moins de donateurs pour atteindre 2,8 milliards d’euros. Soit une hausse de 2%, révèle l’enquête annuelle Recherche et Solidarité. L’augmentation était de 7% l’année précédente.
David Abiker