La dénutrition, une maladie silencieuse qui met en danger les personnes âgées

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C’est la semaine de la lutte contre la dénutrition en France. Une pathologie qui touche 2 millions de personnes, principalement des personnes âgées. La perte de muscles et de poids qu’elle engendre peut avoir des conséquences mortelles.

Isolement, mémoire défaillante, perte de l’appétit… les causes de la dénutrition sont nombreuses

En France, plus de 2 millions de personnes souffrent de dénutrition, une pathologie encore trop méconnue. Elle se caractérise par un déséquilibre de la balance énergétique : les apports sont insuffisants au regard des besoins nutritionnels. Cette maladie silencieuse peut concerner tout le monde, y compris les personnes en surpoids. Si la prise en charge est trop tardive, la dénutrition peut avoir des conséquences irrémédiables. Elle entraine une perte de poids, mais surtout de muscles et de force qui exposent les personnes âgées aux chutes et a la perte d’autonomie.

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Cette dénutrition peut être entrainée par une « multitude de facteurs de risques », détaille le docteur Manuel Sanchez, gériatre et nutritionniste de  l’hôpital Bichat a Paris : « l’isolement social, les problèmes de mémoire, mais aussi les maladies chroniques avec des ordonnances tellement longues qu’elles peuvent couper l’appétit ». 10% des plus de 70 ans sont victimes de dénutritions, alerte-t-il. Un autre risque touche à l’hygiène bucco-dentaire, avec la perte de dents ou l’utilisation d’appareils dentaires inadaptés. Manuel Sanchez ajoute aussi les problèmes de déglutition et les « complications d’un AVC ».

La dénutrition augmente le risque de chute, voire de fracture du col du fémur

A terme, le problème majeur de la dénutrition est la fonte musculaire qu’elle provoque : certaines personnes âgées avec des problèmes dentaires « se privent d’aliments coriaces à mâcher, mais bénéfiques pour le maintien de leur masse musculaire », pointe le docteur Arnaud Cocaul, spécialiste de la nutrition. Cela augmente le risque de chute d’après lui, voire de fracture du col du fémur, « avec un taux de mortalité de 50% de mortalité dans l’année qui suit la fracture ». D’autres problèmes « locomoteurs » au dos et aux genoux peuvent aussi survenir. Le médecin recommande une surveillance stricte des apports alimentaires : « certaines personnes estiment que le soir, une soupe de légumes suffit, mais c’est une erreur complète! »

Rémi Pfister

Réécoutez son reportage à partir de 08:10

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