Affaire Polanski : Un face-à-face choc entre Emmanuelle Seigner et Samantha Geimer

HAEDRICH JEAN-MARC/Paul Buck/AP/SIPA

Le Point propose cette semaine une rencontre inattendue entre deux femmes qui physiquement se ressemblent : Samatha Geimer, au coeur du procès pour viol visant Roman Polanski et Emmanuelle Seigner, l’épouse du réalisateur.

Roman Polanski est poursuivi pour viol en 1977 sur Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. 46 ans plus tard, celle qui refuse de passer toute sa vie pour une victime dialogue avec l’actrice Emmanuelle Seigner, l’épouse du cinéaste. « Pourquoi accepter une telle rencontre ? » demande Le Point. Réponse de Samantha Geimer : « parce que j’ai pensé qu’il serait formidable d’être face à face ». Et Emmanuelle Seigner d’ajouter : « et de nous rencontrer ».

Les deux femmes ont un problème avec le féminisme, celui qui accuse et poursuit Roman Polanski. Samantha Geimer refuse qu’on instrumentalise au profit de la cause féministe ce qui lui est arrivé à 13 ans avec Roman Polanski, qui en avait 40 à l’époque. Et Emmanuelle Seigner refuse, elle, d’être réduite au rôle d’épouse complice de son mari. Les deux femmes en ont après les médias, elles affichent également leurs points communs.

A 13 ans, Emmanuelle Seigner et Samantha Geimer assurent qu’elles n’étaient pas des enfants

« On est de la même génération » réagit Emmanuelle Seigner quand Samantha Geimer explique que les moeurs n’était pas les mêmes dans les années 70 et 80. Les deux femmes défendent également l’idée qu’à 13-14 ans, elles n’étaient pas des enfants mais plutôt des femmes en devenir.

Mme Polanski a commencé à être mannequin à 14 ans, Samantha assure qu’à l’époque toutes les adolescentes auraient rêvé de se retrouver dans la maison de l’acteur Jack Nicholson [où le viol a eu lieu NDR] pour s’envoyer en l’air avec le premier venu. Plus loin, Samantha Geimer entend mettre les points sur les i : « Que ce soit bien clair » , dit-elle, « ce qui s’est passé avec Polanski n’a jamais été un gros problème pour moi. Je ne savais même pas que c’était illégal, que quelqu’un pouvait se faire arrêter pour ça. J’allais bien, je vais toujours bien et qu’on ait fabriqué ce truc me pèse énormément. Devoir répéter constamment que ce n’était pas bien grave, c’est un terrible fardeau ».

A lire aussi

 

On sort de l’entretien avec le sentiment que ces deux femmes rament face à la vague #Metoo, qu’elles défendent toute deux une époque où la liberté des moeurs primait sur la sécurité des mineurs, on imagine déjà la réaction des néoféministes. Reste toutes celles qui subissent chaque jour viols, coups et maltraitances et qui n’ont pas le loisir de faire la Une du Point ni la ressource psychologique et morale de mettre à distance un passé qui souvent ne passe pas.

David Abiker

 

 

 

Retrouvez toute l’actualité Société