Un immeuble de 4 étages du centre de Marseille s’est effondré ce dimanche 9 avril. 6 corps sans vie ont été extraits des décombres et 2 personnes manquent toujours à l’appel. Un drame qui interroge sur l’état du parc immobilier en France, en partie vieillissant.
Certains spécialistes s’inquiètent de l’état du parc immobilier français. Les logements datant du début du 20ème siècle en particulier peuvent être fragiles, analyse Boris Weliachew, architecte, ingénieur et spécialiste des risques majeurs : « ces bâtiments sont dans un système constructif qu’on appelle la maçonnerie non chaînée, c’est-à-dire des briques ou des pierres avec un mortier pour les tenir entre elles ». Au moindre choc, à la moindre vibration, le bâtiment menace de s’effondrer.
Selon lui, plusieurs facteurs expliquent la dégradation des immeubles : « on n’a pas de moyen de contrôle, et il n’existe pas de contrôle obligatoire, contrairement à d’autres pays ». En Espagne par exemple, tous les 5 ans, les bâtiments doivent être inspectés. En France, « on ne peut même pas répertorier [les immeubles fragiles] » déplore Boris Weliachew.
10 millions de logements ont été construits en France depuis 30 ans
L’autre problème est que certains copropriétaires traînent des pieds pour mener des travaux parfois importants, explique Rachid Laaraj, qui dirige Syneval, un courtier en syndic : « de plus en plus de copropriétés sont sous injonction de réaliser certains travaux, mais les charges ont fortement augmenté ».
Des copropriétaires ne sont donc pas en mesure de payer, or ils sont décisionnaires, ce qui est « compliqué » pour un syndic, souligne Rachid Laaraj. Contrôler le parc immobilier est un travail titanesque. Depuis 30 ans, la France compte 10 millions de logements supplémentaires.
Victorien Willaume