C’est un chiffre en constante augmentation depuis 50 ans. Plus d’une personne sur 6 dans le monde souffre d’infertilité, quel que soit son lieu de vie ou les ressources dont elle dispose. C’est ce qu’indique un rapport de l’OMS basé sur une compilation d’études menées à travers le monde entre 1991 et 2021.
Dans les pays riches, près de 20% des couples ont des problèmes d’infertilité
On parle d’infertilité lorsque des couples sont dans l’incapacité d’obtenir une grossesse après 12 mois ou plus, de rapports sexuels réguliers non protégés. Les causes de l’infertilité sont multiples. Le premier facteur selon le Pr Michael Grymberg chef du service des médecines de la reproduction à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart, est l’âge moyen de la première tentative de grossesse qui augmente. Notamment dans les pays riches où près de 20% des couples ont des problèmes d’infertilité : « La fenêtre de fertilité pour la femme à partir de 40 ans devient beaucoup plus compliquée. A partir de 37 ans, la qualité des ovules est moins bonne. Le fait de décaler l’âge de la première grossesse est une tendance mondiale qui est sans doute le facteur principal. On connaît le phénomène dans les pays industrialisés depuis plusieurs années, puisqu’on y dépasse aujourd’hui l’âge de 30 ans pour cette première grossesse ».
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En Amérique du Nord, une fécondation in vitro coûte en moyenne 40.000 euros
Plus inquiétant encore, la quantité et la qualité des gamètes décline. Le nombre de spermatozoïdes a diminué de plus de moitié au cours des quarante dernières années chez les hommes occidentaux. Une baisse impressionnante qui serait liée aux facteurs environnementaux, explique le professeur : « Tous les pollueurs environnementaux, tous les pesticides, sont à l’origine d’une détérioration des gamètes. Chez les hommes, c’est encore plus vrai et beaucoup refusent d’en parler. L’infertilité est un sujet tabou, car elle est encore reliée à la virilité ». Dans son rapport, l’OMS demande aux pays de développer la prévention sur l’infertilité, car elle s’inquiète des fortes disparités dans l’accès aux technologies de procréation. En Amérique du Nord par exemple, une fécondation in vitro coûte en moyenne 40.000 euros, sans aucune prise en charge par l’Etat.
Rémi Pfister