Violences sexuelles en politique : Marlène Schiappa prend la tête d’une cellule dédiée au sein de Renaissance

SOPA Images/SIPA

Dans un contexte de multiplication des accusations de violences sexuelles et sexistes dans la classe politique, le parti présidentiel Renaissance se dote d’une structure pour écouter les victimes. La secrétaire d’Etat Marlène Schiappa en prend la direction, dénonçant au passage l’inefficacité des cellules dédiées à ces violences dans les autres partis.

La France Insoumise avait reçu des signalements sans les rendre publics

Le bureau exécutif de Renaissance a désigné à la tête de cette nouvelle structure, la figure la plus identifiée sur ses sujets en macronie : Marlène Schiappa. L’actuelle secrétaire d’Etat à l’économie sociale et solidaire, et ex titulaire du portefeuille de l’égalité hommes femmes retrouve un sujet porteur médiatiquement. Elle va pouvoir se servir de cette nouvelle casquette pour envoyer des missiles à la Nupes. Elle a d’ailleurs commencé dès ce matin dans les colonnes du Parisien, puisqu’elle étrille les cellules contre les violences sexistes et sexuelles des autres partis, qui n’ont servi qu’à « étouffer », selon Schiappa les affaires.

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La formule est un peu à l’emporte-pièce, mais il est vrai que si l’on passe en revue les polémiques qui ont défrayé la chronique, on peut s’interroger. Affaire Quatennens ? C’est la presse qui révèle la main courante de son épouse. Affaire Coquerel et affaire Taha Bouhafs ? Dans les deux cas, la France insoumise a reçu des signalements, mais la polémique est venue de dénonciations publiques. Affaire Bayou, maintenant ? C’est la députée écolo Sandrine Rousseau qui a colporté le récit de l’ex-compagne du député, qui ferait état de « violences psychologiques », selon ses mots. Là, aussi, la cellule anti-violences d’Europe-Ecologie-Les Verts a été activée mais n’a jamais statué sur rien.

 

Marlène Schiappa avait défendu Nicolas Hulot en 2018 quand il avait été accusé de violences sexuelles

Les macronistes espèrent éviter ces écueils et cèdent à l’air du temps en créant leur comité de suivi, mais promettent d’en faire une structure indépendante. Elle pourra demander l’exclusion d’un adhérent s’il a fauté ou transmettra les affaires à la justice. Marlène Schiappa promet également de former tous les cadres du mouvement. Il n’empêche, ériger une instance de ce type, aux frontières de la morale et de la justice, est toujours un pari à double tranchant. Dès hier soir, des internautes rappelaient que Marlène Schiappa était montée au créneau en 2018 pour défendre Nicolas Hulot quand il avait été accusé par le magazine Ebdo de violences sexuelles. La vie privée reste un terrain toujours glissant en matière politique.

Marcelo Wesfreid

 

 

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