Présidentielle 2022 : L’union de la gauche est-elle possible ?

OECD, Michael Dean / Flickr

Les éternelles tentative d’union de la gauche n’en finissent pas de se répéter sans jamais se concrétiser.

Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel ne veulent pas se soumettre à une quelconque compétition

Jean Castex a parlé le 27 décemebre, du Covid comme d’un « film qui n’en finit pas ». Il aurait pu faire exactement la même comparaison avec le feuilleton de l’union de la gauche dont les épisodes s’accumulent sans que jamais l’épilogue n’apparaisse. Depuis quasiment le début du quinquennat, le PS, les Verts, les communistes et parfois même les Insoumis relancent de temps en temps ce débat. Un peu comme on lance une pierre sur un lac pour faire des ricochets en sachant parfaitement que la pierre finit toujours par tomber dans l’eau.

 

C’est exactement ce qu’il se passe à chaque fois qu’une tentative d’entente – n’allons même pas jusqu’à parler d’union – est lancée à gauche : elle tombe à l’eau. Cela a été le cas de la grande réunion organisée en avril dernier et dont absolument rien n’est ressorti. Cela sera sans doute aussi bientôt le cas de la déjà morte-née « primaire populaire ». Je fais allusion au dispositif citoyen qui rêve d’un candidat unique. Il faut dire qu’ils ont rencontré un certain écho d’ailleurs, puisque leur pétition revendique plus de 300 000 signataires à ce jour. Un début de succès qui a galvanisé les organisateurs et qui les a encouragés à tout prévoir : un système de recueillement des parrainages, une base programmatique, un comité de soutien et même le calendrier d’un éventuel vote. Sauf que tout cela devrait en rester au stade de projet puisque ni l’écologiste Yannick Jadot, ni le communiste Fabien Roussel, ni l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon n’entendent se soumettre à une quelconque compétition.

Il existe à gauche, autant de visions de la société que de candidats

Tous sont persuadés qu’ils sont les mieux placés pour faire gagner leurs idées. Bien mieux d’ailleurs selon eux, que la socialiste Anne Hidalgo qui, elle, a bien tenté d’imposer une primaire mais n’est même pas certaine de réussir à y enrôler Arnaud Montebourg ou Christiane Taubira.

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Je dirais que ce sont « les gauches » qui devraient partir désunies. Parce qu’il est là, le vrai fond du problème. Sans ressortir la désormais galvaudée théorie des gauches irréconciliables que Manuel Valls a eu raison de prophétiser en son temps, il faut reconnaître que ces camps n’ont plus grand-chose en commun aujourd’hui. Qu’il s’agisse du rapport à l’Europe, à la République, à la laïcité ou à l’économie, il existe à gauche autant de visions de la société que de candidats. Lesquels n’ont peut-être plus pour seul point commun que le score désastreux que l’opinion leur prédit sondage après sondage et dont ils discuteront peut-être autour d’un verre de vin bio, ce vendredi chez Sandrine Rousseau, qui les a tous invités à passer le Nouvel an chez elle.

Arthur Berdah

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